Et si on recyclait le PET avec des champignons ?...
Le champignon est dans l'air du temps... C'est de saison et ça tombe bien... Des ingénieurs de l'ACIB (Austrian Center of Industrial Biotechnology, un centre spécialisé dans le domaine des biotechnologies situé en Autriche) ont en effet développé une méthode de traitement du PET, ce plastique largement utilisé dans le domaine de l'emballage alimentaire . A l'aide de champignons et de leurs enzymes, ils sont parvenus à fractionner les matériaux en PET en leurs éléments constituants, le tout en n'utilisant que peu de ressources...
Jusqu'à présent, le recyclage de bouteilles en PET (polyéthylène téréphtalate) ne pouvait que donner des produits relativement simples, où la pureté n'est pas un facteur important. La nouvelle méthode développée par l'ACIB rend possible la décomposition du polymère en ses monomères de départ, donnant au final un produit de haute qualité susceptible de servir, par exemple, à la fabrication de vêtements de sport, et permettant de réutiliser toute la matière. L'intérêt pour le recyclage et l'économie des ressources est alors évident.
Même s'il existe de nombreuses enzymes susceptibles de décomposer les polymères, seulement un petit nombre d'entre elles peut s'attaquer aux plastiques synthétiques. Les chercheurs de la section "Enzymes et polymères" de l'ACIB ont trouvé sur certaines souches fongiques des enzymes très efficaces lorsqu'il s'agit de décomposer le PET. Afin d'augmenter la production de ces enzymes, les ingénieurs ont ensuite modifié génétiquement ces champignons. Il est alors possible, avec ces champignons améliorés, de décomposer les plastiques et de produire de nouveaux matériaux de haute qualité.
La méthode doit désormais être transposée à l'échelle industrielle. Il s'agit notamment d'accélérer le processus, qui prend environ 24 heures actuellement, et de le réduire à quelques heures. Les premières coopérations industrielles devraient commencer sous peu en Styrie et à Vienne.