Etude sur les risques sanitaires liés à la présence des retardateurs de flammes
Les retardateurs de flammes sont des substances chimiques dites substances ignifuges bromées (SIB) que l'on ajoute à des résines et à des polymères afin d'améliorer le comportement au feu de certains matériaux. Elles sont présentes dans de nombreux objets de la vie quotidienne tels que matériaux synthétiques, matériaux de construction, meubles, câbles, appareils électriques et électroniques, canapés, textiles, voitures, avions...Elles existent sous différentes formes : liquides, en poudre, granule. Avec leur utilisation croissante, l'exposition de la population augmente. L'ensemble de ces données appuyées par des études mettent en évidence des effets éventuels sur la santé, ce qui a conduit des pays comme le Canada, la Suède, mais aussi l'Union Européenne à réglementer la fabrication et l'utilisation de certains de ses composés...
Le mémoire d'Emmanuelle Delahaye, Marie Herrera, Claire Oudot, étudiants de l'Ecole Nationale de la Santé Publique, qui date du mois d'avril 2005 vise tout d'abord a faire état des connaissances disponibles sur ce domaine puis de procéder à la caractérisation des risques liés à l'exposition aux SIB afin de juger de la pertinence des mesures prises par l'UE, et le cas échéant proposer des actions complémentaires.
En 1999, la production mondiale de SIB s'élevait à 205 000 tonnes. Durant le cycle de vie des produits où elles sont incorporées, une émission est possible par exemple lors de l'échauffement du produit (téléviseur, ordinateur) ou de sa détérioration (mousses, textiles). Comme elles sont peu solubles, on peut les retrouver dans l'eau ou l'air et peuvent contaminer la chaîne alimentaire. Lors de la mise en décharge, elles doivent probablement s'échapper dans l'atmosphère.
Pour leur recyclage, l'incinération des déchets ménagers est une solution mais l'inconvénient est la production de dioxines et furanes qui est limitée par la réglementation. Il est possible de récupérer le brome en faisant passer les fumées dans de l'eau afin d'obtenir de l'acide bromhydrique. Concernant les plastiques, le recyclage mécanique est une solution. Mais pour le recyclage des plastiques en fin de vie on se heurte à la difficulté du tri et aux quantités à traiter. Cela n'est pas le cas pour un recyclage en circuit fermé où l'on connaît l'origine et la composition du plastique. On obtient alors un taux de recyclage de l'ordre de 30% des matériaux recyclés dans les nouveaux produits. Dernière piste, le recyclage chimique via la pyrolise, la gazéification qui serait possible selon des études japonaises, hollandaises sur des plastiques d'équipements électroniques.
Au niveau des effets sanitaires, plusieurs cas sont résumés : effets sur les animaux, l'homme, ainsi que plusieurs synthèses sur l'exposition des populations (nourrissons, français, inhalation, alimentation...). Mais, à l'égard des résultats, les incertitudes sont nombreuses. En fait, on se rend compte que l'on manque de données afin de pouvoir quantifier les risques sanitaires.
Cela amène au constat de la nécessité de développer les connaissances dans ce domaine.
Pour en savoir plus : Mémoire " Evaluation et gestion des risques liés à l'exposition aux substances ignifugés bromés"