Une unité, unique au monde permettra de recycler chaque année 50 000 tonnes de déchets industriels et d’éclairer 50 000 personnes... On fait ici référence à la première centrale de production par valorisation de déchets et de biomasse forestière, qui est en cours de construction...
« D’ici juin 2013, 50 000 habitants des Landes seront alimentés en électricité grâce à notre usine valorisant 50 000 tonnes de déchets et de biomasse forestière », a récemment déclaré Didier Pineau, PDG du groupe Europlasma, qui regroupe quatre sociétés occupant 247 personnes.
La mise en service de l’usine à Morcenx est prévue pour début 2012 : puissance prévue, 6 mégawatts dès l'année prochaine avec un objectif d'ores et déjà affiché de 12 mégawatts.
Le procédé mis en oeuvre est unique et breveté : la gazéification des déchets industriels banals (exit les déchets dangereux) dont le bois, puis de « cracker » les goudrons qui en sont issus. Ceci à l'aide de la fameuse torche à plasma, mise au point par Europlasma, créée il y a près de deux décades.
Chauffés à 3 000 °C dans une atmosphère sans oxygène, les déchets ne sont pas brûlés : le combustible issu du process permet de produire de l’énergie, dès lors qu'ils son t introduits dans des moteurs à gaz, fournis par l’Américain Caterpillar.
« Aujourd’hui, seuls 20 % de ces déchets sont revalorisés dans les centres de recyclage traditionnels, ici, nous aurons un rendement de 40 % », précise avec satisfaction le patron d'Europlasma.
Comme c'est la règle, l’électricité produite sera vendue à EDF pendant 20 ans. On notera une certaine parité dans cette affaire : Veolia fournra les DIB, Sita apportera la biomasse forestière.
L’eau chaude des circuits sera récupérée par le groupement Rougeline ; elle servira à chauffer les 12 hectares de ses serres à tomates, un site qui sera construit à proximité, très prochainement.
Si cette usine atteignait les objectifs espérés, ce serait non seulement un grand succès pour Europlasma mais aussi la porte ouverte sur un marché d'importance pour le Français. A commencer dans les Landes, département qui produit environ 280 000 tonnes par an, de déchets de ce type.
« Si ça fonctionne, nous avons déjà cinq autres projets prêts aux États-Unis et en Europe, dont un dans l’Est de la France », a d'ores et déjà indiqué Didier Pineau. De bien belles perspectives pour ce chef d'entreprise qui se bagarre depuis des années pour défendre la technologie de son entreprise et démontrer sa valeur en matière de traitement propre des déchets.
Cela étant, mieux vaut ne pas crier victoire trop tôt : restent en effet des essais techniques à réaliser avec les nouvelles contraintes. Ceux qui ont eu lieu il y a 4 ans ont été effectués sur la base d’un rendement d’une tonne par heure. « À Morcenx, le rythme sera huit fois plus élevé », souligne Didier Pineau, qui rappelle que cette donne a refroidi plus d'un investisseurs en France...
Aussi, ce sont les anglo saxons qui se sont mouillés dansd le projet : un fonds souhaitant rester anonyme a en effet financé le projet à hauteur de 25 millions d’euros, sur un total de 42 millions. Europlasma a investi trois millions d’euro, tandis que le Crédit agricole d’Aquitaine a misé pour 6,2 millions d’euros. Le reste provient de subventions publiques versées par le Conseil régional d’Aquitaine, le Conseil général des Landes, de l'État et d'Oséo.