Exportation illégale de déchets dangereux vers la Turquie
Selon la Newsletter quotidienne du Marin, l'Atlantic Star a quitté hier en remorque le port de Marseille à destination de la Turquie et de la démolition. A ce jour, les destinations Inde ou Bangladesh semblent exclues.
L’Atlantic Star appartenait à Pullmantur, filiale espagnole de Royal Caribbean Cruise Line. L’Atlantic Star a fait l’objet d’un marchandage. Invendable pour la suite d’exploitation, il a été « repris » par STX France pour faciliter la commande aux chantiers de Saint-Nazaire d’un nouveau méga paquebot de la famille des Oasis.
Cette reprise est évidemment encombrante : c'est bel et bien un poids mort et un panier de polémiques plein de déchets dangereux et d’amiante. L’Atlantic Star a été construit aux chantiers de la Seyne-sur-Mer au début des années 80 ; en juillet 2012, le Conseil des Prudhommes de Toulon a reconnu que la NORMED avait manqué à l’obligation de sécurité envers 550 ouvriers exposés à l’amiante. La démolition de l’Atlantic Star en Europe serait prohibitive pour son propriétaire, à supposer qu’elle soit techniquement possible. Par contre, la vente sans désamiantage préalable rapporterait à STX France dont l’Etat français est actionnaire à hauteur de 33,3% environ 6 millions de dollars au cours actuel moyen de la ferraille en Turquie.
L’exportation de l’Atlantic Star dans un pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) devrait, selon le droit français et européen, être précédée d’un désamiantage préalable ou d’une notification dans le cadre de la convention de Bâle sur le transfert transfrontalier de déchets dangereux et d’un inventaire quantifié et cartographié des matières dangereuses embarquées. A défaut, cette exportation de déchets pourrait être refusée à son arrivée en Turquie et faire l’objet d’un examen attentif de la part des juridictions et des douanes françaises...