Ferrailles : Bourbié, Bernon et compagnie…
Il n’y en a plus pour bien longtemps à attendre… et ce sera la fin d’un suspense qui aura duré bien des mois, aura fait couler l‘encre et généré les rumeurs les plus folles…
11 septembre 2009 : l’entreprise Bourbié spécialisée dans le recyclage de la ferraille et des métaux non ferreux, prend feu. Des bidons ayant pu contenir du carburant ayant été trouvés dans les décombres, une enquête de gendarmerie est ouverte, d’autant que c’est une grande partie du rez-de-chaussée du bâtiment administratif qui est partie en fumée… et qu’au premier étage, un second foyer fait des ravages dans un local où sont archivés des documents…
S'agissant de cet incendie criminel qui a détruit une bonne partie des locaux administratifs, Claude Bourbié, insiste sur sa volonté de voir toute la lumière se faire sur cette affaire : « avec mon avocat, Me Gilles-Jean Portejoie, nous suivons ce dossier de près. Aujourd’hui encore, je me demande pourquoi un tel geste. C’est comme si j’avais été, comme si nous avions été avec ma famille, touchés dans notre propre chair ».
Compte tenu du dépôt de bilan et de la procédure de redressement judiciaire en cours, vous imaginez bien que les rumeurs vont bon train ; chacun y allant rapidement de son interprétation du sinistre.
Depuis des semaines, les rumeurs les plus folles ont également circulé partout en France au sujet du repreneur de Bourbié. On a même imaginé que Claude Bourbié en personne, 76 ans cette année, reprendrait à l’aide de ses deniers personnels, sa propre affaire…
Et puis on a dit, aussi, que les neveux étaient sur le coup sans s’afficher officiellement …
Et tant d’autres choses encore…
C’est dire !
Cela étant, il est des moments de verité qui pourront peut être vous mettre la puce à l’oreille… quant à l'état d'esprit du patron des lieux... De fait, la rencontre entre Claude Bourbié et les représentants du personnel qui s’est tenue la semaine dernière, était très attendue par le personnel de l’entreprise. A l’issue de la rencontre, Claude Bourbié a tenu à évoquer ces derniers mois difficiles.
« Les salariés ont le souci de leur devenir et c’est bien naturel. Je leur ai expliqué que j’avais le souci de remettre le navire en marche. Mais j’ai une autre approche que celle des repreneurs qui sont sur les rangs. Moi, je n’ai jamais licencié de personnel, pas même en pleine période noire. Je ne vais pas commencer maintenant alors que se présente une éclaircie. Je pense même qu’il y a la possibilité de créer de l’emploi ».
Qu’en est-il du devenir ? A cette question, le patron des lieux ne peut donner moult détails. « Il faut encore finaliser les choses, notamment au niveau de la dette. J’en saurai plus le 6 octobre. On nous prête un trou de 30 millions d’euros. C’est faux. Je l’estime, au plus, à 18 millions. Mais j’ai la confiance des grands groupes industriels avec lesquels je suis en contact encore aujourd’hui. Tout ce réseau, je continue à le travailler. Bourbié n’a pas disparu de l’échiquier international ».
Le patriarche n’est pas mort … S’il affirme vouloir se battre pour le devenir de cette entreprise familiale qu’il dirige depuis un demi siècle, il est tout aussi combatif lorsqu’il s’agit du conflit l’opposant à l’État, par l’intermédiaire du préfet de Charente.
« Nous avons déposé une requête devant le tribunal administratif de Poitiers (Vienne). Nous voulons obtenir réparation du préjudice subi lors de l’arrêt de l’exploitation du broyeur de la société Bernon, à Angoulême (Charente). Cette machine n’a pas pu être exploitée entre le 24 février 2008 et le 1er juillet 2009 car le préfet n’a pas voulu signer l’arrêté d’exploitation. Et nous n’avons pu mettre personne au chômage technique car la direction du travail nous a refusé cette possibilité. C’est de là que sont parties les difficultés. Finalement, cela coûte 77 millions d’euros à l’entreprise et a un impact direct sur l’ensemble du groupe. Aujourd’hui, j’attends de l’État un geste pour régler ce litige ».
A cette mauvaise passe, il convient d’ajouter l’effondrement de cours des matières métalliques, il y a un an…
Toujours est-il qu’à la suite à la procédure d'appel d'offres de reprise de tout ou partie des activités des SA Ets Bourbié, Bernon & Cie, bénéficiant chacune d'une procédure de redressement judiciaire par jugements du Tribunal de Commerce de Clermont-Ferrand du 29 mai 2009, nous sommes aujourd’hui en mesure de vous informer que le Tribunal de Commerce de Clermont-Ferrand examinera les offres de reprise des SA Ets Bourbié et Bernon & Cie le vendredi 16 octobre à 10h30.
Nous ne manquerons évidemment pas de vous livrer les infos se rapportant à cette affaire dès qu’elles seront à notre disposition…