Ferrailles : cinq sous-marins refont surface

Le 03/11/2016 à 10:15  

 Ferrailles : cinq sous-marins refont surface

Sous marin dans les bassins de Cherbourg Veolia et Vinci seront les partenaires de DNCS, qui s'est vu notifier le marché de déconstruction de cinq ex fleurons de la marine française, afin de mener à bien ce chantier d'importance ; déconstruire et démanteler des bateaux de guerre en fin de carrière est en effet une affaire de spécialistes, surtout lorsqu'il s'agit d'anciens sous-marins nucléaires lanceurs d'engins : Le Terrible, Le Foudroyant, L'Indomptable, Le Tonnant et L'Inflexible, des bâtiments de première génération, aux noms évocateurs, refont surface dans l'actu, pour être prochainement réduits à de la ferraille et autres matières recyclables...

 Sur les six sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de première génération, construits par la France après la seconde guerre mondiale, entrés en service entre 1967 et 1985, retirés du service actif entre 1991 et 2008, cinq seront déconstruits sur un site aménagé au cœur du chantier de DCNS, situé à Cherbourg, après avoir passé quelques années parqués dans des bassins : Le Terrible, Le Foudroyant, L'Indomptable, Le Tonnant et L'Inflexible disparaitront, tandis que Le Redoutable, qui en a fini avec sa longue carrière en 1991, transformé en musée à la Cité de la Mer, à Cherbourg, a sauvé sa coque. Toujours est-il que c'est une première et que le chantier à venir ne manque pas d'envergure.

 La Direction générale de l'armement a, ce 24 octobre, officiellement attribué ce marché de 100 millions d'euros à DCNS, le constructeur de ces SNLE qui assurera la maitrise d'oeuvre: ils seront dépollués (leurs chaufferies nucléaires ont été placées en piscine de décontamination), démantelés, générateurs de déchets qui seront recyclés ou valorisés par Veolia Propreté Industries Services et désamiantés par Vinci (plus précisément par Neom, une filiale du groupe).
Pour commencer, la forme 5 du site DCNS de Cherbourg sera remise à niveau : une vingtaine de mois de préparation seront nécessaires, avant que la déconstruction d'une première coque puisse effectivement débuter, en 2018.

Les travaux d'aménagement du site ont d'ores et déjà commencé ; l'opération de démantèlement, de valorisation des déchets et de recyclage des matières qui pourront l'être, dureront jusqu'en 2027, à raison d'une coque tous les deux ans (chacune d'elle faisant plus de 100 mètres de long et 10 mètres de diamêtre, pèse environ 7 000 tonnes). La signature de ce contrat, qui mobilisera une cinquantaine de personnes (chez DNCS et ses sous-traitants) est une excellente nouvelle et pour le chantier de Cherbourg où ont été construits les sous-marins nucléaires de seconde génération, actuellement en service, et pour le leader européen du naval militaire, qui, en qualité de pilote de l'opération démontre «sa maîtrise de la totalité du cycle de vie des sous-marins, de la conception à la réalisation en passant par la maintenance et la déconstruction» : dès 2020, DCNS espère en effet, pouvoir initier la construction du premier SNLE de troisième génération, pour une mise en service dix ans plus tard.