Ferrailles : Jeanne d’Arc quitte bientôt son armure

Le 17/10/2014 à 19:36  

Ferrailles : Jeanne d’Arc quitte bientôt son armure

Jeanne d'Arc Elle fut un symbole et même l’un des fleurons de la Marine nationale ; mais fut néanmoins condamnée par les autorités à être désarmée, démantelée et recyclée. Veolia a emporté le marché : l'opérateur promet un taux de valorisation supérieur à 90% et entame les opérations programmées de dépollution, déconstruction et recyclage, dans le grand port de Bordeaux…

Le top départ a été donné : Veolia a lancé les opérations de démantèlement de l’ex Jeanne d’Arc, l'ancien navire-école de la Marine nationale, dans le Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB) et ses installations sur le Terminal de Bassens, au bout de l’estuaire en bord de Garonne. Christophe Masson, Directeur général du Grand Port Maritime de Bordeaux, se félicite de l'implantation de cette nouvelle filière au sein de Bordeaux Port Atlantique. « L'arrivée de ces deux navires militaires confirme et renforce la place du port de Bordeaux en tant que pôle de référence de la filière de déconstruction et de valorisation d'échelle nationale, réaffirmé il y a quelques jours par le Secrétaire d'Etat aux Transports, à la Mer et à la Pêche, Alain Vidalies»...

Les travaux nécessaires se dérouleront selon un planning précis d'abord consacré à la dépollution puis à la déconstruction. A la suite de quoi, on procèdera à la valorisation et au recyclage des matières. Veolia, qui a remporté l’appel d’offres européen portant sur le marché public de démantèlement complet de l’ex Jeanne d’Arc mais aussi de l’ex Colbert, promet de recycler plus de 90% de ces anciens bateaux emblématiques.
D’un montant de 11,5 millions d’euros, pour une durée de 32 mois, ce contrat est donc désormais entré dans sa phase active avec le démarrage des opérations à quai : d’une durée de dix mois, la dépollution consistera à désamianter entièrement la coque.
Suivra l’entrée en forme n°3 de 240 mètres de long, 35 mètres de large et 15 mètres de haut, pour procéder à sa déconstruction complète : cette seconde phase qui se déroulera sur six mois, inclura la découpe, la préparation, la valorisation et l’élimination des matières. « Nous visons un taux de valorisation des matériaux supérieur à 90%», nous a indiqué  Pascal Tissot, directeur général de Bartin Recycling Group, la filiale de Veolia en charge de la déconstruction. « Cela concerne les ferrailles, les métaux non ferreux, les déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E), les câbles, le bois… Les déchets non valorisables, comme l’amiante et les déchets ultimes, seront envoyés dans les filières de traitement ad hoc ».

Après les 9 000 tonnes de l’ex Jeanne d’Arc, ce sera au tour des 8 500 tonnes de l’ex Colbert d’emprunter la même filière de déconstruction et de recyclage, sur le site dédié du Grand Port Maritime de Bordeaux : il va de soi que l’ensemble des opérations s’effectue dans le cadre de la réglementation ICPE, et que le site est couvert par un arrêté préfectoral pour le démantèlement des navires en fin de vie.
Ces deux chantiers hors normes témoignent de la volonté de Veolia de se positonner dans une activité industrielle en plein essor : le recyclage des ferrailles via la déconstruction des gros gabarits. « Nous sommes ainsi présents sur les opérations de démantèlement de navires, mais également de plateformes offshore, d’avions, et de trains », a d'ailleurs précisé Bernard Harambillet, directeur général Veolia France Recyclage & Valorisation des déchets. « Notre objectif est de proposer des solutions complètes en jouant le rôle d’ensemblier, de garantir les meilleurs standards de sécurité du personnel et de protection de l’environnement au cours de ces opérations sensibles»...