Ferrailles : plus dure sera la chute…
Les ferrailles dévissent encore. La demande diminue et affaiblit d’autant les prix, qui subissent donc une nouvelle baisse. C’est la 5ème du genre. Quand bien même les cours avaient atteint des records historiques il n’y a pas si longtemps, un peu partout dans le monde et à la grande satisfaction des recycleurs et négociants de scraps ferreux, il n’en demeure pas moins que l’heure est grave. La crise financière aidant, de nombreux professionnels affichent leur inquiétude : dans l'immédiat en effet , aucune visibilité quant à une amélioration du marché…
C'est reparti à la baisse : les prix des ferrailles ont subi leur 5ème baisse consécutive enregistrée sur le marché français pour le mois d'octobre. C'est moins pire que ce qui a déjà été vécu mais tout de même : les nouvelles baisses sont comprises entre 40 et 70 euros la tonne, selon les qualités et les régions. Bon ce coup-ci, ce n'est pas les mêmes qui trinquent : le Sud-ouest Atlantique et la région Midi-Pyrénées qui en septembre avaient enregistré les plus fortes baisses (-130 euros) s'en sortent mieux en octobre avec une cchute de 50 euros seulement (tout est relatif...), tout comme les régions Centre Sud-est et Sud-méditerranée. Pour le reste du territoire, on affiche la baisse à - 70 euros en moyenne.
Pareilles à elles-mêmes, les vieilles fontes résistent mieux que le reste des produits, avec des baisses de 50 euros en moyenne, sauf pour l'Est de la France qui perd 40 euros seulement.
Bon : soyons clairs. Les prix sont en berne, mais on ne flirte pas encore avec la catastrophe : la moyenne des prix des E1C depuis le début de l'année est à 268 euros, contre 179 euros l'an dernier. Pour autant, on constate clairement et un peu partout que les prix pratiqués actuellement ne sont plus incitatifs pour ce qui concerne la collecte des ferrailles ce qui fait que les volumes traités sont en chute libre. Dans un contexte comme celui là, les petits opérateurs, qui ont très très bien gagné leur vie au cours de ce premier semestre, ont le temps de voir venir : ils stockent, comme c'est de coutume dans la profession en pareille circonstance.... S'ils peuvent attendre des jours meilleurs, les grands du secteur sont contraints en revanche, de réduire les prétentions et ralentir les activités. Les plus optimistes pourront toujours imaginer une reprise prochaine, avec par voie de conséquence, de nouvelles hausses des cours et donc, une collecte plus attractive... Mais hélas, point d'éclaircie à l'horizon : aussi parle-t-on déjà, tout bas, d'une nouvelle baisse de l'ordre de 50 euros, en novembre.
Cela ne saurait sans doute suffire pour remonter le moral des troupes mais qu'on se le dise : on n'est pas tout seul... Le marché français est aussi morose que les autres, et inversement.
De l'autre côté de la Manche, les baisses se situent entre 40 et 60 livres (50 à 75 euros) la tonne. Fonderies et aciéries réduisent la voilure du côté des achats sur novembre et se préparent à une longue interruption pour les fêtes de fin d'année. « Le marché européen est quasi mort parce qu'il n'y a tout simplement pas d'acheteur », constate un analyste du Metal Bulletin.
De l'autre côté de l'Atlantique, l'indice synthétique Iron Age est passé sous la barre des 200 dollars et ce depuis la première fois depuis 22 mois. Pour se faire une idée plus précise on indiquera seulement que la tonne longue s'est échangée à 182,5 dollars jeudi 23 octobre, après avoir dépassé les 500 dollars la tonne entre mai et juillet dernier...