Ferrailles : qui a dit qu’il n’y a jamais de fumée sans feu ?

Le 05/03/2014 à 14:37  

Ferrailles : qui a dit qu’il n’y a jamais de fumée sans feu ?

VHU Si le broyage de ferrailles provenant des VHU exécuté dans les règles de l’art ne génère pas d’incendie, fort heureusement, force est de constater qu’il impose parfois un traitement des fumées. D’aucuns se sont penchés sur la problématique et y ont répondu de manière technique. Après installation d’un nouveau système d’épuration des gaz et de réduction des émissions de composés organiques volatils (COV), breveté par Danieli, puis mise en service et analyse des résultats, aucun Hic à déplorer. C’est chic, en tout cas pour le recyclage automobile !

S’il est un fabricant de technologies qui est satisfait, c’est Danieli. L’Italien a en effet fait breveter une solution technique, qui une fois installée à Brescia en Italie, donne toute satisfaction : des émissions totales de COV inférieures à 5 mg/Nm3. Cette nouvelle technologie fait désormais référence en matière de systèmes de dépoussiérage pour le recyclage automobile.

Le broyeur installé chez RMB traite des ferrailles mixtes, et notamment des voitures compactées et prébroyées ; il fallait donc disposer d’une usine de traitement des fumées qui permette de traiter les composés organiques volatils (COV).
S'il faut garder en mémoire que la réduction des COV n’est devenue obligatoire que récemment dans l’industrie du recyclage des voitures, il est tout aussi important de savoir que cette obligation concerne d’autres polluants.
L'une des techniques permettant de réduire les COV est celle de l’oxydation à haute température. "Or, ce procédé n’est pas viable financièrement dans ce cas, car la concentration en COV est si faible qu’elle ne permet pas d’assurer l’auto-combustion des COV, et qu’il faut par conséquent utiliser un combustible externe pour augmenter la température des fumées à environ 900 °C. Il n’est pas possible de traiter l’air directement sur un lit de charbon actif à cause du risque de condensation de la vapeur d’eau issue du cycle de prétraitement par un dépoussiéreur par voie humide (nécessaire pour maîtriser les rejets de poussières). Le prétraitement par voie sèche avec un filtre à manche est impossible en raison des risques d’incendie (les matières volantes en combustion doivent être éteintes avec l’eau pulvérisée dans le dépoussiéreur)", indique la direction technique de Danieli.

 Du fait de ces nouveautés réglementaires, couplées aux obligations contenues dans la directive en matière de recyclage des VHU, on aura compris, ô combien l'enjeu est majeur...
D'où une réflexion visant à mettre au point une technique consistant à maîtriser les COV avec un lit de charbon actif et à traiter le flux d’air principal émanant du broyeur, conjointement avec un flux auxiliaire provenant de l’équipement de séparation d’air installé au niveau du séparateur pour matières légères. C'est chose faite.

 Danieli explique bien volontiers que les "fumées principales sont dépoussiérées avec un cyclone puis avec un dépoussiéreur par voie humide. Le flux auxiliaire est ensuite pré-filtré avec un filtre à manche et chauffé par un brûleur à combustible externe avant de se mélanger au flux d’air principal (provenant du broyeur). La température du flux mixte est supérieure à la température ambiante, ce qui élimine le risque de condensation dans le lit de charbon. L’avantage de cette technique est qu’elle permet d’utiliser une flamme libre en toute sécurité pour chauffer uniquement le flux d’air auxiliaire, lequel ne contient pas de COV. Le débit de l’air traité par le charbon actif n’augmente pas de manière significative puisque le flux auxiliaire ne représente qu’approximativement le cinquième du flux principal. La combinaison des deux lignes (le flux principal en provenance du broyeur et le flux auxiliaire provenant de l’unité de séparation d’air) est avantageuse sur le plan financier car elle permet de n’utiliser qu’un seul ventilateur à tirage induit, et une cheminée au lieu des deux que nécessiteraient des lignes indépendantes. Le projet a été couronné de succès et tous les objectifs ont été atteints, avec des émissions totales de composés organiques volatils inférieures à 5 mg/Nm3".

 Il parait même que cette technique va devenir la nouvelle référence en matière de systèmes de dépoussiérage pour l’industrie du recyclage automobile. Et ce n'est pas un écran de fumée!

- Valeurs cibles de l’usine de traitement des fumées, exprimées en tant que polluants de cheminée, comparées aux valeurs mesurées -
 
Polluants Valeurs norme (mg/Nm3) Valeurs mesurées (mg/Nm3)
Teneur en poussière
Brouillards d’huile
Σ Cr, Co, Cd, Ni, As
Σ Pb, Mn, Cu, V, Sn
HCl
HF
H 0
PCB
VOC
10
10
1
5
10
2
0,01
0,1
30
4,5
3
0,1
0,5
1
0,2
0,001
0,001
5