Ferro-alliages : ArcelorMittal reviendrait au paiement à 90 jours !
Oui, vous avez bien lu, à l'époque d'internet, des échanges mondiaux, de la gestion en flux tendu, le leader mondial de la sidérurgie envisage très sérieusement de revenir à un délai de paiement de 90 jours pour ses fournisseurs de ferro-alliages. Bien sûr la crise économique et financière est rude et le besoin en trésorerie devient un enjeu quotidien y compris pour les grands groupes, mais cela ne peut qu'inquiéter les fournisseurs et les pme dont les capacités de résistance sont moindres. Sans oublier, que cela pourrait servir d'exemple pour le réglement d'autres fournitures. A suivre...
C'est aux Etats-Unis que le leader mondial de la sidérurgie, le groupe ArcelorMittal cheche à mettre en place un délai de paiement de 90 jours pour ses fournisseurs de ferro-alliages. Réduction des coûts, faiblesse de la demande d'acier, seraient les arguments pour modifier les conditions de réglement. Compte tenu de la situation actuelle du marché et le besoin en flux de trésorerie à court terme, ArcelorMittal a changé ses conditions de paiement à 90 jours pour les ferro-alliages lorsque cela est légalement possible a expliqué un responsable nord-américain. Cette demande intevient après l'annonce de la perte nette de 1,1 milliard USD au premier trimestre, et l'objectif de donner priorité au cash flow.
" Nous avons reçu une commande d'ArcelorMittal, mais ils disent qu'elle sera confirmée que si nous acceptons un délai de paiement de 90 jours. Est ce comme cela que nous pouvons être traité par le leader mondial de la sidérurgie ? " commente un exploitant de mine. La plupart des sidérurgistes achètent leurs ferro-alliages auprès des fournisseurs européens ou des négociants sur des bases de 30, et au plus 60 jours de réglement. En même temps, selon notre confrère de l'American Metal Market, ArcelorMittal aurait nié arrété de travailler avec les fournisseurs qui refusent ces nouvelles conditions de paiement, tout en reconnaissant que cela représenterait un avantage. " Alors qu'il n'y a pas d'intention d'éliminer des fournisseurs avec des conditions de paiement inférieures à 90 jours, une telle disposition serait clairement un avantage " aurait indiqué un représentant d'ArcelorMittal.
Selon les mêmes sources, d'autres sidérurgistes seraient prêts à suivre ArcelorMittal. " Certains négociants ont accepté ces conditions de réglement afin de maintenir au maximum leur chiffre d'affaires dans les conditions actuelles du marché. Mais d'autres sont toujours mécontents suite à la décision du groupe de suspendre leurs contrats d'alliages du mois de novembre dernier". Cela a entraîné de fortes pertes sur stocks pour les négociants qui se chiffrent en millions de dollars. De plus, ce genre de pratiques pourraient s'avérer catastrophiques pour des fournisseurs de modeste taille. Dans une situation de prix à la baisse et de réduction des coûts, la décision d'un fournisseur de référence de passer à un paiement à 90 jours constitue un "gros problème." Selon d'autres sources, ArcelorMittal est souvent en retard dans ses réglements. Alors passer à 90 jours pourrait signifier dans certains cas un délai de 120 jours ! Du côté du leader mondial de la sidérurgie on nie payer en retard les fournisseurs. Maintenant, s'il ne parvient pas à atteindre son objectif de réduction nette de la dette de 10 milliards $ d'ici la fin de l'année, cela devrait entraîner une renégociation des prêts avec les banques et la possibilité d'exigence de remboursement anticipée. Sa priorité est donc bien la réduction de la dette. Cela est aussi lié à l'évolution de l'Ebitda qui dépend fortement des volumes négociés et du niveau des prix de vente.