FFT : le recyclage des balles jaunes joue gagnant
Alors que le tournoi de Roland Garros bat son plein, c'est le moment de rappeler que 14 millions de balles de tennis sont consommées chaque année en France, auxquelles vient s’ajouter leur packaging, en métal ou en plastique. D’une durée de vie d’1 à 2 ans, elles finissent généralement à la décharge. Consciente de ses responsabilités environnementales, la Fédération Française de Tennis (FFT) a lancé en 2008 l’opération "Balle Jaune", afin de collecter et de recycler les balles de tennis usagées (voir notre article). En 2010, grâce aux clubs de la FFT, 600 000 balles ont ainsi été collectées, de quoi réaliser entre 5 et 7 sols sportifs...
Cette opération de collecte permet de prolonger le cycle de vie de la matière première d’une balle de tennis : son noyau de caoutchouc. En effet, le broyage des balles usagées permet sa transformation en granulats utilisés ensuite pour la fabrication de tapis de sol à caractère sportif, 40 000 balles rendant possible la réalisation d’un terrain de 100 m².
En 2010, l’opération "Balle Jaune" a pris une nouvelle dimension avec 19 ligues participantes, contre 7 ligues pilotes en 2008. Par leur précieuse mobilisation et celle de leurs clubs, elles ont chacune collecté entre 12 000 et 50 000 balles. Le score d’ensemble (déjà 600 000 balles collectées) est en pleine progression par rapport à celui de 2009 (150 000 balles). Nouveauté de cette année : un tour de France avec un camion aux couleurs de l’opération a été organisé entre le 10 mars et le 8 avril derniers, afin de procéder à leur récupération dans toutes les ligues concernées et de limiter l’impact environnemental de l’opération.
Grâce à une étude réalisée sur les composantes d’une balle de tennis, la FFT a pu définir un circuit de retraitement de la balle de tennis basé sur plusieurs phases bien définies. 1ère étape : la collecte. Tout au long de l’année et à l’occasion d’événements nationaux et régionaux, les balles collectées par les clubs et les adhérents peuvent être déposées dans des containers installés dans les ligues, les comités départementaux et dans les clubs. La société Coved, partenaire de l’opération, met à disposition ces containers en carton puis se charge de les stocker et de les acheminer vers le centre de broyage. L’opération de broyage consiste ensuite à extraire le noyau de caoutchouc de la feutrine de la balle pour le broyer et recueillir des granulats. Cette opération est réalisée à titre gracieux par l’entreprise Recam, basée dans le Loiret (45).
3ème étape : la réalisation de sols sportifs. Cette phase consiste à fabriquer un nouveau produit avec les granulats issus du broyage. Lors de la phase pilote de l’opération "Balle Jaune" en 2008, la réalisation des 2 premiers sols sportifs réalisés avait été financée à 50% par la FFT, et à 50% par les sociétés Envirosport et Chem Industries. Dernier point : les ligues participant à l’opération Balle Jaune parrainent une association ou une structure locale de leur choix et soutiennent ainsi un projet social de proximité. C’est en collectant suffisamment de balles qu’une ligue se donne la possibilité de produire une surface sportive à destination de l’association qu’elle parraine. Le premier tapis, d’une superficie de 114 m² a vu le jour en 2009 au centre de rééducation d’enfants handicapés de Voisenon en Seine-et-Marne (77). Un autre a depuis été créé en Provence, au profit de l’institut médico-éducatif Le Colombier de la Roque-d’Anthéron (13). Cette année, la réalisation de 7 nouveaux plateaux est d'ores et déjà programmée.
"En choisissant de sʼengager avec force dans la voie du développement durable, la Fédération Française de Tennis se montre plus que jamais fidèle aux valeurs qui sont les siennes : le respect, la générosité et le partage. Avec lʼopération 'Balle Jaune', cʼest à toutes les ligues, tous les clubs et aux 1 125 000 licenciés de jouer ! A ces derniers, je dis : prenez lʼopération 'Balle Jaune' au bond", a déclaré pour l'occasion Jean Gachassin, Président de la FFT.