Filière biomasse : un potentiel sous-exploité ?

Le 31/03/2011 à 16:19  

Filière biomasse : un potentiel sous-exploité ?
biomasse Le groupe Xerfi est en France le leader des études économiques sectorielles. Il vient de publier une étude approfondie, après plusieurs semaines d’enquêtes et d’analyses, sous le titre : "La filière biomasse en France - Quel potentiel de croissance à l’horizon 2012 ? Analyse des forces en présence, des enjeux actuels et futurs". Alors que France Nature Environnement trouve le développement de la biomasse-énergie trop rapide et pas assez maîtrisé (voir notre article), l'auteur de l'étude Philippe Gattet met l'accent sur le potentiel sous-exploité de la filière...

 La biomasse représente aujourd’hui plus de 50% de la production d’énergie "verte" en France, du fait de l’importance du bois de chauffage dans les foyers. La production d’énergie biomasse est assurée à plus de 80% par le bois-énergie (moins de 55% sans le bois destiné aux ménages).

 Première source d’énergie "verte" en France (voir notre exposé), la biomasse est néanmoins la grande oubliée des énergies renouvelables (EnR). Pourtant, son potentiel de croissance est aussi important que celui des énergies "concurrentes" que sont l’éolien ou le solaire. Selon l'étude de Xerfi, les bioénergies vont devoir contribuer à près de la moitié des efforts du pays en matière de développement des EnR. C’est d’autant plus vrai que les ressources en biomasse sont très hétérogènes mais surtout abondantes.

 Ces ressources peuvent ainsi devenir des combustibles pour les centrales énergétiques, à condition que les pouvoirs publics mettent tout en oeuvre pour soutenir la filière (voir notre article). Pour le moment, la production d’énergie-biomasse progresse moins vite que l’éolien ou le solaire. Les récents appels d’offres de production d’énergie biomasse lancés par l’Ademe et la CRE ont rencontré un franc succès à l’aune du nombre élevé de projets sélectionnés par les 2 organismes publics (voir notre article). Pourtant, le taux de non-réalisation des investissements reste anormalement élevé. Les experts de Xerfi avancent plusieurs raisons comme les problèmes de financement et le complexe accès à la ressource (en particulier au bois et aux déchets de bois). Les difficultés des porteurs de projets pour modifier le cahier des charges, une fois les projets validés, constituent également un obstacle au développement de la filière biomasse.

 Compte tenu de la multiplicité des ressources, des technologies et des applications, la filière biomasse se compose d’une kyrielle d’opérateurs. Le combustible utilisé (bois ou déchets) permet aussi une autre lecture du secteur. Pour le bois (ou biomasse solide), l’arrivée de nouveaux entrants se précise à la fois en amont et en aval de la filière (voir ci-dessous). Ce segment reste malgré tout dominé par Dalkia et GDF Suez - Cofely, 2 Groupes aux stratégies opportunistes et qui fondent leur croissance sur les politiques nationales de développement des EnR. Quant aux acteurs issus du monde des déchets, dont le leadership revient à Veolia Environnement et à Suez Environnement, ils se développent dans la biomasse conformément à leur stratégie globale. Celle-ci vise à diversifier les modes de traitement des déchets en proposant notamment la méthanisation aux collectivités locales ou aux industriels.
 


 

source : Xerfi