France : vers 100% de gaz renouvelable en 2050 ?
Le mois dernier, l’Ademe, GRDF et GRTgaz ont publié la synthèse d'une étude exploratoire sur la faisabilité technico-économique d’un gaz d’origine 100% renouvelable. A partir d’hypothèses différentes sur le développement de chacune des filières de production et dans une dynamique d’amélioration de l’efficacité énergétique et de meilleure maîtrise de la consommation d’énergie, 4 scenarios ont été étudiés, dont 3 correspondent à un mix gaz 100% renouvelable...
Le gisement de gaz renouvelable injectable estimé 460 TWh pourrait couvrir entièrement la demande de gaz en France à l’horizon 2050 selon tous les scenarios. 3 grandes filières de production de gaz renouvelable ont été étudiées :
la méthanisation (30% du gisement) : production de méthane en utilisant des micro-organismes qui dégradent la matière organique (voir notre dépêche) ;
la pyrogazéification (40% du gisement) : production de méthane à partir de matières organiques, principalement issues du bois, par un processus thermochimique ;
la méthanisation (30% du gisement) : production de méthane en utilisant des micro-organismes qui dégradent la matière organique (voir notre dépêche) ;
la pyrogazéification (40% du gisement) : production de méthane à partir de matières organiques, principalement issues du bois, par un processus thermochimique ;
le Power-to-Gas (30% du gisement) : production de méthane par électrolyse de l'eau en utilisant de l'électricité renouvelable et méthanation de l'hydrogène produit, en présence de dioxyde de carbone (CO2).
Les différentes voies de production de gaz renouvelable (source Ademe)
Les potentiels techniques se basent sur les ressources disponibles qui n’entrent pas en concurrence avec les usages alimentaires et matières premières. "Pour que ces potentiels soient accessibles en 2050, il sera nécessaire de lever les freins à la méthanisation agricole, de généraliser les cultures intermédiaires (cultures temporaires qui protègent les sols entre deux cultures de vente), de mobiliser davantage de ressources agricoles et forestières et de favoriser l’émergence de technologies à fort potentiel mais peu matures (pyrogazéification, gazéification des algues, etc.)", indique l'Ademe.
Un mix gaz 100% renouvelable permettrait d’éviter les émissions directes d’environ 63 Mt CO2/an, ce qui représente 12,6 milliards d’euros pour une taxe carbone à 200 €/t de CO2. La France renforcerait ainsi son indépendance énergétique et améliorerait sa balance commerciale. Selon le scénario passé au crible, l’étude établit que le coût du gaz renouvelable est compris entre 116 €/MWh et 153 €/MWh, incluant le coût de production, de stockage, d’utilisation et d’adaptation des réseaux gaziers (cette évaluation ne prend pas en compte d’éventuelles ruptures technologiques ou économies d’échelle d’ici à 2050).
Le montant des investissements nécessaire pour adapter les réseaux est raisonnable. La production massive de gaz renouvelable impliquera une gestion du réseau plus décentralisée et un recours aux stockages souterrains de gaz toujours important. L’étude montre aussi qu’il est possible de collecter la majeure partie des ressources en planifiant les adaptations des réseaux de gaz pour les rendre bidirectionnels (installations de rebours notamment).
"Cette étude vient conforter le fait qu’à fort niveau de production d’énergie renouvelable, les systèmes gaziers et électriques interagiront fortement et vont évoluer conjointement", souligne l'Ademe. Le Power-to-Gas permettra de valoriser les excédents de production d’électricité renouvelable en apportant une capacité de stockage inter-saisonnier à l’électricité dans le réseau gazier. Le gaz renouvelable permettra aussi de contribuer à l’équilibre du système électrique avec des centrales thermiques alimentées par du gaz renouvelable permettant de fournir l’énergie en période de pointe.
Pour plus d'informations et consulter/télécharger la synthèse de l'étude "Un mix de gaz 100% renouvelable en 2050 ?", rendez-vous ici.