François de Rugy souhaite que l'UE recycle ses déchets sur son territoire
Le ministre de la Transition écologique a indiqué il y a quelques jours qu'il souhaite que l'Union européenne recycle ses déchets dans son périmètre, et ce alors qu'une partie de ceux-ci est encore exportée en Asie, à destination d'usines qui travaillent dans des conditions non respectueuses de l'environnement.
"Je souhaite que, à l'échelle européenne, on se donne comme règle que nos déchets, on les recycle en Europe", a déclaré le 4 juin dernier, le ministre dans une vidéo du média en ligne Konbini News, précisant que l'exportation de déchets recyclables est légale puisqu'ils sont considérés "comme une matière première".
Cette déclaration tombe à point nommé ; elle intervient en effet, quelques jours après que la Malaisie a annoncé qu'elle va retourner à l'envoyeur des centaines de tonnes de déchets de plastiques non recyclables, affirmant qu'elle ne veut plus servir de décharge pour le monde entier.
Après que la Chine ait banni l'importation de plastiques, mais aussi de plusieurs autres catégories de déchets, en durcissant les impératifs de qualité exigés, alors qu'elles acceptait ces tonnages jusqu'alors à des fins de recyclage, des volumes ont alors été redirigés massivement vers plusieurs pays d'Asie du Sud-Est, notamment en Malaisie. Cet afflux subit ayant entraîné une multiplication rapide du nombre d'usines de retraitement, opérant, pour beaucoup, sans permis et avec peu de considération pour la protection de l'environnement.
"Je veux faire une enquête" sur les exportations françaises de déchets, a également soutenu François de Rugy dans le cadre de cette vidéo qui montre notamment des montagnes de déchets s'accumulant dans des villages malaisiens, mais également certains emballages de produits français... Pour les entreprises qui "sont dans l'illégalité, il n'y aura pas de quartier, on va les condamner", a prévenu le ministre.
Les pays européens recyclent par eux-mêmes certains déchets de plastique considérés comme rentables, en particulier les bouteilles en PET transparent. Mais ils comptent sur l'exportation pour traiter les matières de "mauvaise qualité et à faible valeur", voire tout simplement "non recyclables", selon un récent rapport du réseau d'ONG Alliance globale pour les alternatives à l'incinération (GAIA). Les taux de recyclage du plastique varient fortement, à 31% en Europe, contre 10% aux Etats-Unis.