FUI : 4 projets R&D labellisés par Axelera retenus
La semaine passée, l’ensemble des Ministères en charge de la politique des pôles de compétitivité ont annoncé le financement de 72 projets de R&D collaboratifs pour une aide publique de 63,5 millions d'euros, au titre du 15ème appel à projets du FUI (Fonds Unique Interministériel). Parmi ceux-ci, figurent 2 projets labellisés par le pôle de compétitivité chimie-environnement Axelera : PARC (projet monté par le pôle) et ECOSILAC. Par ailleurs, 2 autres projets financés (DigueELITE et SOragO) ont été co-labellisés par Axelera...
Aujourd’hui, les quantités totales de blocs de matière minérale traités par l’industrie dans le monde dépassent les 100 millions de tonnes et les fines particules générées par l’activité avoisinent les 15 millions de tonnes annuels. Pour certaines industries, la matière première en bloc se raréfie (par exemple la bauxite utilisée dans la fabrication du ciment alumineux), du fait de la politique des quotas en Chine et de l’épuisement des ressources naturelles. Dans la majorité des cas, les fines particules sont considérées comme des sous-produits : elles sont stockées et souvent non valorisées, et la rentabilité des procédés est de ce fait largement diminuée. A ce jour, il n’existe pas de solution globale connue pour transformer ces fines particules issues de cette extraction en blocs. En effet, les seules technologies d’agglomération mises au point concernent essentiellement 2 secteurs : les industries de fabrication du parpaing et des comprimés pharmaceutiques.
Porté par le Groupe Kerneos, leader mondial dans le marché des ciments alumineux, le projet PARC (monté par le pôle Axelera) regroupe au total 6 partenaires, dont 3 PME, 1 Groupe et 2 laboratoires de recherche, pour un budget global de 4,4 millions d'euros. Objectif : créer une nouvelle technologie de compaction innovante française, intermédiaire entre les technologies robustes provenant du monde du parpaing et celle plus "high tech" du monde de la pharmacie/détergence en faisant le lien avec la physicochimie des matériaux. Le premier cas d’application est celui de la bauxite mais il peut être étendu à d’autres industries (laines minérales, chimie, sidérurgie, détergence, séquestration et confinement…). 2 défis majeurs ont été identifiés : la définition et la mise au point des compactés, et le développement d’une nouvelle technologie d’agglomération extrapolable. Les innovations crées à l’issue du projet seront : la création de blocs synthétiques ayant des propriétés similaires (voire améliorées) à celles des blocs naturels ; la mise au point d’un modèle prédictif de comportement des blocs (à froid et à très haute température) ; la création d’une nouvelle technologie innovante de compaction industrielle intégrant de gros volumes de production avec des matériaux agressifs (corrosifs, abrasifs...).
Concernant le projet ECOSILAC, il s'agit de développer des revêtements anti-adhérents et organiques éco-conçus via des polymères et photoamorceurs "safe", et des substrats recyclables. Il s’inscrit dans une chaîne de valeur autour de 3 objectifs ambitieux :
L’apport de nouvelles propriétés de surfaces sur des supports fragiles thermiquement (plastiques, textiles) ou complexes à traiter : les propriétés attendues de ces revêtements sont une anti-adhérence modulée, la résistance à l’eau ou encore un meilleur glissant ou brillant de surface ; les marchés visés appartiennent à différents secteurs de l’industrie comme l’impression, les adhésifs, les emballages pour la cosmétique ou la pharmacie, la confection de vêtements de luxe ou d’ameublement.
L’utilisation de procédés d’applications éco-efficients (peu énergivores) tels que l'UV-curing : le projet bénéficiera d’un outil pilote sur la plateforme collaborative Axel’One PMI (dédiée aux matériaux innovants) en cours de construction à Saint-Fons.
La mise au point de nouvelles silicones acrylates éco-conçus tant au niveau des monomères acrylates que des catalyseurs de fonctionnalisation.
Afin de pouvoir réaliser ces objectifs et de gagner de nouveaux marchés, ce projet rassemble 7 partenaires pour la plupart basés en région Rhône-Alpes, dont 1 PME, 2 ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire), 3 laboratoires de recherche et le Groupe Bluestar Silicones comme porteur. Son budget est de 5,3 millions d'euros.
En rapport avec l'actualité du pôle de compétitivité Axelera, nous vous renvoyons à notre article : Axelera : le projet Valenthin accepté par l'Etat.