Gaspillage alimentaire : des chiffres qui donnent le tournis
Le phénomène du gaspillage alimentaire et des déchets qu'il engendre est majeur dans les pays industrialisés où il relève essentiellement de motifs d’ordre économique, de règlementations en matière alimentaire et de rentabilité des opérations de récolte. Dans ces pays, il se produit surtout dans les phases en aval de la filière : l’industrie alimentaire est responsable de 39% du gaspillage total, la distribution de 5%, la vente et la consommation de 42%. Ce sujet a été abordé à l’occasion du dernier webinar organisé par le Barilla Center for Food and Nutrition et intitulé "Gaspillage alimentaire : comment le réduire du champ à la table"...
Plus de 30% de la production totale destinée à la consommation est gaspillée. Entre les pertes alimentaires qui se produisent le long de la filière, les déchets de production et le gaspillage domestique, ce ne sont pas moins de 222 millions de tonnes de nourriture qui sont jetées chaque année dans les pays industrialisés. Cette quantité suffirait à nourrir toute la population de l’Afrique Sub-saharienne (230 millions) !! En Europe, la quantité s’élève à 89 millions de tonnes, soit 180 kg par habitant. Le plus grand gaspillage domestique par habitant revient au Royaume-Uni, avec 110 kg par personne, arrivent ensuite les Etats-Unis (109 kg) et l’Italie (108 kg), puis la France (99 kg), l’Allemagne (82 kg) et la Suède (72 kg). En termes économiques, le gaspillage moyen quotidien d’une famille américaine de 4 personnes est de 4,4 dollars, qui suffiraient à nourrir une famille entière dans un pays en voie de développement !
Ce phénomène est complexe et développé en toute conscience des pertes et gaspillages alimentaires que nous produisons. Les pertes sont beaucoup plus importantes dans les pays en voie de développement, notamment pendant la récolte et lors du processus de traitement. C'est souvent le résultat de compétences techniques limitées, de récoltes prématurées, inefficaces et arriérées, de stockage dans des environnements infestés par les insectes et les microorganismes, et d’absence d’une logistique en mesure de garantir la "chaîne du froid".
En revanche, les gaspillages alimentaires se produisent durant la transformation industrielle, la distribution et la consommation finale. On compte parmi eux les choix intentionnels selon lesquels de la nourriture parfaitement comestible est éliminée et "jetée à la poubelle". Le phénomène de gaspillage est plus important justement dans les pays industrialisés, et ce pour des raisons économiques, des règlementations en matière alimentaire ou de rentabilité des opérations de récolte et d’un manque de connaissances de la part des consommateurs qui souvent ne disposent pas d’informations adéquates pour la lecture correcte des étiquettes ou pour la conservation et la réutilisation des aliments.
En effet, contrairement aux pertes, le gaspillage se concentre dans les phases en aval de la filière, par conséquent dans l’industrie alimentaire (39% du gaspillage total en Europe), dans la distribution (5% du gaspillage total en Europe), et dans la vente et la consommation des ménages (42% du gaspillage total en Europe). Toutefois, la crise économique actuelle a contribué à réduire ce phénomène, poussant les familles à prêter plus d’attention pour éviter les gaspillages, et cela dès les moments d’achat.
Ces sujets, ainsi que les solutions possibles, ont été débattus avec les experts internationaux les plus renommés, à l’occasion du second webinar (conférence en ligne) organisé par le Barilla Center for Food and Nutrition, intitulé "Gaspillage alimentaire : comment le réduire du champ à la table". Celui-ci est visible sur le site internet www.barillacfn.com. Parmi les intervenants : Andrea Segrè, Président de Last Minute Market et Doyen de la Faculté d’Agronomie de l’Université de Bologne ; Tristram Stuart, écrivain, activiste et lauréat du Prix International pour l’Environnement (Prix Sophie 2011) pour son engagement contre le gaspillage alimentaire ; Jean Schwab, Responsable de la National Food Recovery Initiative de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) des Etats-Unis.
Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Gaspillage alimentaire : les déchets de la honte.