GDE : les Bretons manifestent contre l'enfouissement
Sous une pluie battante, plus de 4 000 personnes (comptage au passage du cortège place de la Mairie), ont répondu samedi dernier à l'appel de l'association Nature et Patrimoine en Centre Bretagne (NPCB). Cette dernière se rejouit de cette mobilisation, la qualifiant de "formidable démonstration d'opposition au projet de méga-décharge sur Plouray"...
Petit rappel des faits : depuis plus de 2 ans, un projet de grande décharge porté par GDE (Guy Dauphin Environnement) est en cours dans la commune de Plouray, dans le Morbihan (56). Pour ce faire, le Groupe spécialisé dans le recyclage des ferrailles aurait acquis 150 hectares de terres agricoles au printemps 2008. "Rien moins que 100 000 tonnes/an de résidus de broyage et de DIB (Déchet Industriel Banal), en bordure immédiate du Stanven, affluent de l'Ellé", fulmine NPCB.
De nombreux élus en écharpe tricolore, des Fédérations, des associations, des formations politiques, ainsi que des citoyens, étaient présents lors de la manifestation du 13 novembre dernier. Ils sont tous venus pour exprimer leur opposition au projet. Venus de Rocquancourt (Calvados, 14), 2 représentants du Collectif des Associations Riveraines des Activités GDE ont par ailleurs témoigné des problèmes générés par cette société sur tous leurs sites en France.
L'association NPCB rappelle que le centre Bretagne est le château d'eau, le poumon de la région ; sa préservation est donc cruciale pour l'avenir. "La vocation de cette région est agricole, agroalimentaire et touristique, et doit le rester, l'Ellé, rivière emblématique, qui fait partie de ses richesses, doit absolument être préservée, de sa source à l'océan. Tels sont les enjeux exprimés tout au long de ce moment fort qui restera ancré dans les mémoires comme un gigantesque élan d'amour envers notre région et nos générations futures", conclut-elle dans un communiqué.
"Si le projet de décharge voit le jour, il aura un impact direct. L'environnement n'a pas de frontières. La biodiversité est menacée. Le descriptif du projet laisse placer l'incertitude sur la nature des déchets et qui plus est sur une très grande étendue", indique de son côté Pierre Pouliquen, Conseiller régional et Conseiller général. "Le site est trop éloigné des centres de production. Le traitement des déchets se doit d'être fait en proximité et il y a lieu de chercher d'autres sites. L'enjeu de l'eau est déterminant en Bretagne : 3 millions d'euros sont consacrés à ce programme par la Région".
Il souligne également la remarquable mobilisation des citoyens, des associations de défense, des 124 communes de plusieurs départements qui ont signé leur opposition au projet. Pour la Région, trop de questions restent en suspens : "L'enquête d'impact est-elle sérieuse ? Le mode de traitement proposé est-il fiable ? Les coûts sont-ils bien calculés ? Vu l'opposition des communes, la Région doit assumer cette responsabilité collective vis à vis des générations futures, de la préservation économique, écologique,sociétale et sociale du pays concerné. On ne peut non plus rejeter un tel type de traitement car la production de déchets est un fait incontesté. Il propose d'étudier de façon sérieuse la possibilité d'implanter ce type de décharge dans un site classé friche industrielle".
Apparemment, la bataille ne fait donc que commencer...
Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Centre de tri : encore un projet qui risque de faire du pétard....