Gestion des déchets : nouvelle étude sur les coûts en Ile-de-France
L'Observatoire Régional des Déchets d’Ile-de-France, sort une nouvelle étude dédiée aux coûts de gestion des déchets ménagers et assimilés, ce qui « permettra aux collectivités franciliennes de situer précisément leurs coûts et d’identifier d’éventuelles pistes pour maîtriser ces derniers », a indiqué le président de l’Ordif, Jean-Philippe Dugoin-Clément : pour près de 50% de la population francilienne (soit environ 60 collectivités) le coût moyen observé s’établit à 89 euros hors taxe (soit 94 € avec la TVA), un coût qui englobe l’ensemble des coûts associés à la gestion des déchets ménagers et assimilés (ordures ménagères résiduelles, recyclables secs, déchèteries, encombrants et déchets verts au porte à porte, déchets dangereux…) mais ne comprend pas les déchets des collectivités (dépôts sauvages, déchets des services techniques, corbeilles de rue…).
Elaboré grâce à la soixantaine de collectivités (représentant respectivement 50% et 75% de la population francilienne - hors Paris - pour l’exercice de la collecte et du traitement) ayant identifié leurs coûts dans le cadre de la matrice définie par l’Ademe, ce quatrième rapport sur les coûts de gestion des déchets ménagers et assimilés, signé par l’Ordif, porte sur l’année 2013.
Ce qui frappe d'entrée est sans conteste la grande disparité entre collectivités puisque les coûts vont de 53 à 118 € HT/ hab. (soit 55 à 127 € par habitant, TVA incluse). Cela dit, 50% des collectivités présentent un coût compris entre 79 et 98 € HT/hab. A la suite de quoi, il est clair que plusieurs facteurs justifient ces différences, à savoir le niveau des quantités de déchets ménagers et assimilés collectés et les services proposés notamment (existence ou non d’une collecte en porte à porte des déchets verts, par exemple), mais également des caractéristiques portant sur la gestion à proprement parler, des ordures ménagères résiduelles (OMR), qui reste le premier poste de dépenses des collectivités : pour ce qui est des quantités collectées en kg/hab/an, il est établi qu'en zonr urbaine dense, par exemple, le coût de gestion des déchets tous flux est fortement corrélé avec les quantités d’OMR collectées, de la même manière que pour ce touche au traitement des ordures ménagères résiduelles, les coûts élevés ou faibles sur certaines collectivités sont à mettre en perspective avec les dépenses engagées au titre du traitement des ordures ménagères résiduelles...
Pas d'effet de surprise lorsqu'il est indiqué que les modalités de prise en charge des déchets ménagers et assimilés évoluent notablement selon les types d’habitat. Ainsi, les collectivités de type mixte et urbain présentent des coûts supérieurs à celles situées en urbain dense. Cette tendance est directement imputable aux coûts alloués à la gestion des déchets occasionnels (de 13 € HT/hab. en urbain dense à 25 € HT/ hab. en « mixte ») et provient des quantités collectées et des modalités de gestion de ces déchets occasionnels. En effet, les services proposés sont plus importants au sein des collectivités référencées en « mixte » et « urbain » avec "une utilisation plus importante des déchèteries : maillage plus important, plus fort taux d’équipements en véhicules motorisés parmi les usagers de ces collectivités, et une plus forte proportion de collectivités proposant des collectes de déchets verts au porte à porte (service exclusivement proposé en habitat individuel).
Ainsi, la collecte des déchets verts en « urbain dense » est de 1.7 € HT/hab contre 5.3 € HT en « mixte ». De même pour les déchèteries avec un coût en « urbain dense » de 4.9 € HT/hab contre 15.4 € HT en « mixte », peut-on lire dans l'étude.
L'édition précédente établissait les données pour l'année 2011. Qu'y a-t-il de notable entre 2011 et 2013? Plusieurs choses...
Une légère baisse du coût de gestion des DMA est observée à périmètre identique entre 2011 et 2013 ( - 1,3€ TTC par habitant).
Plus de 3 collectivités sur 5 ont vu leur coût aidé à l’habitant diminuer sur la période 2011-2013.
Le coût de prise en charge des ordures ménagères résiduelles a diminué sensiblement (-1,9 €HT/hab) en lien avec la baisse des quantités collectées observée (-10 kg/hab entre 2011 et 2013). Toutefois, la hausse de la TVA observée sur cette période (+0,5€/hab.) limite cette diminution.
dernier point, si l'on doit comparer l'Ile de France et la France, on constate que le coût moyen observé en Île-de-France s’élève à 93€HT/hab. contre 89€HT/hab. au niveau national (référentiel national de l’Ademe), ceci en intégrant les dépenses liées à la prise en charge des déchets des collectivités. de la même manière, le poids du poste déchèteries est sensiblement inférieur dans la Région, quelle que soit la typologie (8.6 € HT/hab en Ile-de-France contre 19 € à l'échelle nationale), tandis que la densité de déchèteries et les quantités apportées sont nettement plus faibles dans la région. D’autre part, les modalités de collecte des recyclables secs en Ile-de-France (230 €/tonne contre 183 €/tonne en France) sont plus coûteuses du fait d'un recours plus systématique au porte à porte, et des performances de collecte inférieures impliquant in fine, un amortissement des charges fixes sur de plus faibles quantités. Enfin, les coûts de collecte du verre sont trois fois plus chers en Ile de France (158 euros la tonne) par rapport à la moyenne nationale qui s'établit à 54 €/tonne...
L'étude complète est à découvrir : ICI