Glencore : la Zambie met la pression...
Une semaine après l’annonce de l’exclusion de Glencore des prêts de la Banque Européenne d’Investissement (voir notre article : Glencore banni par la BEI !?), le Gouvernement zambien semble envisager de réclamer à la multinationale suisse les taxes impayées en Zambie. Dans un communiqué, les Amis de la Terre et Sherpa se réjouissent de cette avancée, rendue possible par la pression des députés européens et des associations en Europe et en Zambie...
Suite aux enquêtes des Amis de la Terre et de l’association zambienne Centre for Trade Policy and Development (CTPD) révélant les dommages environnementaux (voir ici) et les forts soupçons d’évasion fiscale (voir ici) de la mine de Mopani, plus de 50 députés européens s’étaient saisis de l’affaire, demandant en mai dernier un moratoire sur les financements de la Banque au secteur minier en Afrique (voir ici). La BEI, qui a financé Mopani à hauteur de 48 millions d’euros en 2005 avait alors décidé de lancer une enquête sur les pratiques fiscales de Glencore, et d’exclure la multinationale et ses filiales de ses prêts (voir ici).
"Nous nous réjouissons des déclarations du gouvernement zambien qui traduisent la volonté de lutter plus énergiquement contre l’évasion fiscale des multinationales", explique Maud Perdriel-Vaissière de l‘association Sherpa. "Espérons cependant qu’il ne s’agit pas là d’un simple effet d’annonce".
"Si la Zambie continue dans cette direction, nous pourrons considérer que c’est une première victoire. Au-delà de ces aspects fiscaux, il faudra que les institutions européennes, notamment la BEI, se penchent sur les impacts environnementaux de Mopani, et des autres projets miniers financés. Mopani n’est qu’un exemple parmi tant d’autres : il faut établir des règles pour garantir que des cas comme celui-là ne se reproduiront pas", conclut Anne-Sophie Simpere, des Amis de la Terre.