Greenpeace classe les fabricants électroniques
en fonction de l'emploi de substances dangereuses et le recyclage
En publiant un guide pour une Hi-Tech responsable qui sera mis à jour tous les trois mois et qui se fonde uniquement sur les informations que les grandes compagnies de l'électronique mettent à disposition sur leur site internet, Greenpeace va informer le consommateur sur l'emploi par ces sociétés des substances chimiques dangereuses, et leurs pratiques en matière de recyclage de leurs produits en fin de vie. De là à dire que le respect de l'environnement va devenir un facteur important de la concurence entre producteur, il n'y a plus qu'un pas qu'il nous faut oser franchir...
Et si l'exemple de ce guide Hi-Tech responsable était suivi d'autres expériences similaires pour l'industrie automobile, les emballages, non seulement le consommateur serait mieux informé sur les pratiques durables de ses fournisseurs, mais en plus il pourrait contribuer lui aussi efficacement au développement durable.
En attendant, il y a de fortes chances comme le déclare Yannick Vicaire, chargé de campagne toxique pour Greenpeace France, que ce guide "fournira un outil dynamique pour verdir le secteur de l'électronique en déclenchant une course pour la première place ".
Il est certain qu'Apple, roi du marketing pour la conception et le design de ses produits, pourrait constater une dégradation de sa réputation et par voie de conséquence un discrédit à l'égard de ses produits alors qu'il n'occupe que la 11ème position du classement. Ce n'est pas le cas de Nokia et Dell qui arrivent ex æquo en tête du classement.
Selon le classement de Greenpeace, "Nokia est précurseur vis-à-vis de l’élimination des substances chimiques toxiques : depuis fin 2005, l’ensemble des nouveaux modèles de téléphones portables sont sans PVC (ou polychlorure de vinyle, un plastique toxique), tous les nouveaux composants seront exempts de retardateurs de flamme bromés (RFB 3) d’ici 2007. Et, Dell s’est également fixée des objectifs ambitieux d’élimination de ces deux types de substances dangereuses."
Classement de ce guide Hi-Tech responsable : Nokia et Dell, Hewlett-Packard, Sony Ericsson, Samsung, Sony, LG Elektronics, Panasonic, Toshiba, Fujitsu Siemens Computers, Apple, Acer, Motorola.
Tout d'abord des points de pénalités seront soustraits dans le barème de classement si Greenpeace se rend compte qu’une entreprise ment, qu’elle pratique des "doubles standards" ou s’entache de pratiques douteuses . Le guide pour une Hi-Tech responsable classe les compagnies selon : 1. leur politique et leurs pratiques en matière de substances chimiques (5 critères) 2. leur politique et leurs pratiques en matière de récupération des produits électroniques obsolètes (e-déchets) et de recyclage (4 critères) Sur les substances chimiques, les critères sont : a. une politique chimique basée sur le Principe de précaution b. gestion des substances chimiques : gestion de la chaîne d’approvisionnement à l’aide de listes de restriction/interdiction de substances dangereuses, politique d’identification de substances problématiques pour leur future élimination/substitution c. échéance pour l’abandon progressif de tous les usages du PVC d. échéance pour l’abandon progressif de tous les usages de retardateurs de flamme bromés (RFB), pas seulement ceux déjà interdits par la directive européenne RoHS (Restriction des Substances Dangereuses) e. commercialisation de modèles déjà exempts de PVC et de RFB Sur la Responsabilité Etendue du Producteur (REP) et le recyclage les critères sont : a. soutien à la Responsabilité (financière) individuelle du producteur – c’est-à-dire la prise en charge financière de la gestion en fin de vie de leurs produits, par la mise en place de programmes de retour/récupération et de réutilisation/recyclage des produits obsolètes de leurs propres marques. b. Mise en place de programmes volontaires de retour et de recyclage dans tous les pays où leurs produits sont commercialisés, y compris en l’absence de législations nationales instaurant une responsabilité du producteur de déchets électroniques. c. Fourniture d’informations claires pour les clients (dont les consommateurs) sur les services de retour/récupération/recyclage dans tous les pays où leurs produits sont commercialisés d. Publication des quantités de déchets électriques et électroniques (DEEE) collectées et recyclées. |