Greenpeace France: Michèle Rivasi quitte la direction et s'explique!
Il n'aura fallu que le temps d'une gestation ( 9 mois ) pour que Michèle Rivasi se rende compte que "le poste de directeur qu'elle occupait ne correspondait pas à ce qui lui avait été proposé" et par voie de conséquence décide de quitter, d'un commun accord avec le conseil d'administration, la direction de Greenpeace France.
François Veillerette, Président du Conseil d'administration de Greenpeace France pour sa part déclarait le 27 mai dernier à l'intention de Michèle Rivasi : "Nous lui souhaitons le meilleur dans la poursuite de son combat pour la défense de l'environnement".
Accordant un entretien à un de nos confrères sur le site Novethic, l'ex-députée apparentée PS s'expliquait plus en détail sur les raisons de son choix:
"Je suis arrivée chez Greenpeace pour faire de la stratégie, ouvrir l'ONG sur la société civile et le dialogue avec l'extérieur, et je me suis retrouvée dans un rôle de gestionnaire qui ne m'intéresse pas. Sans pouvoir stratégique, on ne peut pas répondre à l'urgence environnementale, alors qu'il faut tout mettre en œuvre sans perdre de temps. La médiatisation et la confrontation sont nécessaires, mais elles ne suffisent pas. Il faut aller vers le débat avec tous les acteurs et être une force de proposition, y compris avec les entreprises."
Ce propos était ensuite completé par une autre réponse: " Il existe une réelle démocratie chez Greenpeace, mais il est clair que les grandes orientations stratégiques sont prises au niveau international par les grands bureaux. Les petits bureaux n'ont pas assez de moyens pour élaborer une stratégie, ils déclinent ce qui est décidé par le siège et ne sont pas reconnus comme une force de proposition potentielle. C'est la raison pour laquelle je me suis sentie à l'étroit. Greenpeace est une très belle organisation, avec des gens qui ne défendent pas une carrière mais un système de valeurs. Toutefois, il faut absolument sortir du moule et être ouvert sur l'extérieur si on veut toucher la population et faire en sorte que les choses avancent. L'efficacité n'existe qu'avec les autres, on ne peut pas se contenter de rester dans une tour d'ivoire ! "
Michèle Rivasi terminait cet entretien en indiquant qu'à sa connaissance, elle n'avait pas encore de successeur, et qu'elle "reste dans l'action environnementale que ce soit par le biais d'une autre ONG, de la politique ou de cabinets d'études. L'essentiel pour elle est de continuer à vivre son engagement."
Pour en savoir plus : Novethic.fr