Grenelle de l'environnement : quelle place pour les déchets ?
C'est le 6 juillet dernier que le gouvernement a officiellement lancé le Grenelle de l'Environnement, négociations réunissant autour de la table l'Etat, les collectivités territoriales, le patronat, les associations de protection de l'environnement et les syndicats. Pour suivre l'actualité des réunions préparatoires, mais aussi partager leurs réactions à chaud, nous vous annoncions, dès le 18 juillet (voir notre dépêche), que les principales ONG écologistes, réunies au sein de l'Alliance pour la Planète, ont ouvert leur "Grenellorama". Pour ce qui est de la notion des déchets, elle sera abordée au sein de deux groupes de travail...
Le Grenelle de l'environnement est un processus de rencontres et de négociations qui comprend trois phases : la première est la création des groupes de travail, la deuxième est constituée par les consultations régionales, et finalement la troisième est la table ronde finale qui doit aboutir au mois d'octobre sur un plan d'action de 15 à 20 mesures concrètes destinées à faire de la France " un pays exemplaire ", dixit Jean-Louis Borloo
En ce qui concerne la gestion des déchets, le CNIID ( Centre National d'Information Indépendante sur les Déchets) participe à ces négociations en tant que membre de l'Alliance pour la Planète. Il indique que la place de la question des déchets a fait l'objet de longues tergiversations lors des discussions. Finalement, elle sera traitée dans deux groupes de travail, ce qui risque de compliquer les possibilités d'avancées selon ses représentants.
Ainsi, c'est au sein du groupe « Santé-Environnement » que l'on abordera la gestion des déchets. Pour sa part, le CNIID défendra la nécessité d'un moratoire sur l'incinération. Cela ne sera pas si facile d'obtenir des engagements alors que l'on traitera aussi dans ce groupe des problèmes liés à l'usage des pesticides, des matières toxiques, mais aussi des nanotechnologies et des conséquenes des ondes électromagnétiques.
Les déchets seront aussi abordés au sein du groupe « Modes de développement et emplois ». Le CNIID réclamera des mesures en faveur de la réduction des déchets à la source, notamment à travers l'application de la redevance incitative et du principe de responsabilité élargie du producteur.
Mais même s'ils estiment la tâche difficile, les représentants du CNIID estiment que," vu l'importance des enjeux, il est préférable d'être impliqué dans ce processus, la politique de la chaise vide étant la garantie de ne rien obtenir ". Cela ne les empêchent pas d'affirmer qu'ils resteront vigilants et jugeront le gouvernement sur les actes et non sur les mots.