Les conclusions du groupe de travail Méthanisation ont été dévoilées lundi dernier par le Ministère de la Transition écologique et solidaire (voir notre exposé). Selon l'association Coénove, elles démontrent la volonté du Gouvernement de soutenir et d’accélérer le développement de la filière, réaffirmant au passage le statut EnR (Energie Renouvelable) du gaz au même titre que l’éolien ou le solaire. De son côté, le SER (Syndicat des Energies Renouvelables) salue des avancées importantes, tout en mettant en avant certaines lacunes...
"Ces mesures ne sont pas la conclusion, mais bien le début de l’histoire. Elles vont sans nul doute permettre de donner un coup d’accélérateur au développement de la méthanisation, première brique dans la décarbonation du gaz, elle-même indispensable à la décarbonation d’un mix énergétique pluriel et diversifié. Les potentiels du gaz renouvelable sont considérables [voir notre dépêche] et nous continuerons à mobiliser les acteurs publics et privés autour d’une stratégie nationale de verdissement du gaz afin de viser bien plus que les 10% de gaz renouvelable prévus par la Loi en 2030", indique Bernard Aulagne, Président de Coénove.
Au-delà de la seule production d’énergie renouvelable, la méthanisation s’inscrit au cœur de l’économie circulaire, en proposant une filière de traitement durable et local aux déchets agricoles et organiques, en permettant un retour au sol de cette matière organique au travers du digestat produit et en apportant un soutien financier à la filière agricole. "La méthanisation est le trait d’union parfait entre l’agriculture et l’environnement, entre les territoires ruraux où est produit le gaz vert et les territoires plus urbanisés où se situent les besoins", ajoute Bernard Aulagne.
Constituée en octobre 2014, l’association Coénove rassemble les acteurs majeurs de la filière gaz (énergéticiens, industriels et professionnels), "tous convaincus de la pertinence d’une approche nouvelle basée sur la complémentarité des énergies et la place que l’énergie gaz doit jouer dans la stratégie énergétique de la France".
De son côté, le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) se félicite de l’annonce du lancement d’appels d’offres pour les projets de méthanisation "atypiques", qui bénéficiera notamment aux installations existantes souhaitant passer de la cogénération de biogaz à l’injection de biométhane dans les réseaux ou à une valorisation mixte et aux projets de biométhane porté. Il salue également la mise en place d’un mécanisme de guichet ouvert avec complément de rémunération pour les installations de méthanisation produisant de l’électricité à partir de biogaz de puissance comprise entre 500 kW et 1 MW, ainsi la volonté du Ministère de sortir plus de digestats du statut de déchet et de lancer un groupe de travail pour discuter des conditions des mélanges d’intrants.
"Plusieurs autres mesures ont été annoncées. Elles participeront au développement accru de la méthanisation en assurant la rentabilité des installations, en permettant la professionnalisation de la filière et en simplifiant la réglementation et les démarches administratives pour les projets", se réjouit le SER. Ce dernier regrette néanmoins qu’aucune mesure n’ait été présentée concernant la problématique du calcul de la capacité maximale d’injection (Cmax), malgré les demandes répétées des acteurs. "Cette mesure doit permettre aux producteurs de biométhane de lisser leur production sur l’année et non plus mensuellement, ce qui encouragerait la production et l’injection de biométhane, notamment lors des périodes de fortes demandes de gaz (en hiver) et une meilleure utilisation du potentiel des intrants", explique le Syndicat.
Pour rappel, le Syndicat des Energies Renouvelables regroupe regroupe 380 adhérents, représente un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros et plus de 100.000 emplois. Cette organisation professionnelle rassemble les industriels de l’ensemble des filières EnR : biomasse (FBE), bois, biocarburants, biogaz, éolien, énergies marines, géothermie, hydroélectricité, pompes à chaleur, solaire photovoltaïque (SOLER), solaire thermique et thermodynamique.