Le document que les aficionados des ferrailles attendent tous avec impatience vient (enfin) de paraître. Il s’agit, vous l'aurez compris, du rapport annuel sur « l’Acier en France » que publie chaque année la Fédération française de l’acier (FFA). Ce document, de belle facture, tire le bilan de l’activité de la sidérurgie, en France évidemment mais propose également quelques chiffres sur l’Europe et sur le reste du monde. Il passe également en revue le comportement des principaux secteurs consommateurs d’acier. Une mini Bible donc pour tous ceux qui s’intéressent au secteur. En ce qui nous concerne, ce sont évidemment les ferrailles qui suscitent principalement notre intérêt...
On sait déjà depuis fort longtemps qu’en France, en 2010, la production d’acier a atteint 15 414 000 tonnes en progressant de 20 % par rapport à 2009 et n’effaçant donc pas le recul considérable de l’année 2009.
Les ferrailles constituant une part importante des matières premières consommées par la sidérurgie, on en déduira aisément que la consommation de ferrailles en France en 2010 a également progressé. Ce qui est le cas puisque celle-ci est passée, selon les chiffres de la FFA, de 7 294 000 tonnes en 2009 à 8 103 000 tonnes en 2010, affichant ainsi une progression de 11,1 %. Il faut savoir qu’en France, la production de la filière électrique qui utilise uniquement des ferrailles pour matière première ne représente que 36.3 % de la production globale d’acier contre 41.2 % en 2009. Cette proportion a évidemment été réduite avec l’arrêt de la production de l’usine de Gandrange au début de l’année 2010. La production des aciéries électriques s’est donc établie à 5 590 200 tonnes en France l’an dernier. On consomme environ 110 kg de ferrailles pour fabriquer 100 kg d’acier. On en déduira aisément que la filière électrique a utilisé l’an dernier environ 6 150 000 tonnes de ferrailles. Le solde étant consommé la filière fonte pour une part et par la fonderie d’autre part.
Bonne reprise de la collecte
Pour satisfaire les besoins des usines sidérurgiques installées en France, deux flux se complètent : d’une part la collecte nationale, d’autre part les importations. En ce qui concerne la collecte nationale, elle a, toujours selon les chiffres de la FFA progressé de 15.6 % pour atteindre 7 190 000 tonnes profitant pour une petite part de la prime à la casse, mais surtout d’une certaine reprise de l’activité manufacturière. D’autre part, on sait que le volume collecté est également fonction des prix pratiqués sur le marché. Or, ceux-ci ont connu en 2010 une amélioration marquée par rapport à ce qu’il avait été en 2009. Entre 2009 et 2010, le prix moyen annuel de la catégorie E1C est passé de 150 à 240 €.
Importations en baisse, reprise des exportations
Les importations sont, quant à elles dépendante de la ressource nationale et des différentiels de prix qui existent entre les divers marchés. Ces différentiels s’amenuisant au fil du temps, l’intérêt à importer diminue également. Reste ce qu’il convient d’appeler les importations de bassin : une usine située dans le Nord de la France, a évidemment plus d’intérêt à acheter des ferrailles dans un pays frontalier que d’acheter des ferrailles dans le sud de la France…entre 2009 et 2010, les importations françaises de ferrailles sont passées de 1 505 000 tonnes à 1 404 000 tonnes affichant un repli de 6.7 %. Quant aux exportations, elles ont progressé un peu plus vite passant de 432 000 tonnes en 2009 à 491 000 tonnes en 2010 en hausse de 13 %.