HQE : Paris s'offre une usine écolo
Bertrand Delanoë, Maire de Paris, a inauguré mi-avril la plus grande unité d’affinage des eaux de source d’Europe. Cet équipement a été réalisé dans une démarche de Haute Qualité Environnementale : recyclage, réduction des GES et éco-labels faisaient ainsi partie des priorités à intégrer lors de la construction du bâtiment...
L’unité d’affinage de Saint-Cloud, située dans l’enceinte du réservoir, s’appuie sur une filière de traitement performante : un abattement complet des pesticides et des particules en suspension grâce à un couplage charbon actif-membrane d’ultrafiltration, un fonctionnement automatisé 24h/24h, et un rendement hydraulique de 99,9% (contre 93% classiquement) respectueux de l’environnement.
Grande première industrielle : la construction a été réalisée dans une démarche HQE. Toute la conception du site a ainsi été élaborée en prenant en compte les aspects environnementaux. On peut citer :
Le réemploi des produits liés à la démolition : 5 900 tonnes d’agrégats ont été recyclées dans du béton de construction pour l’édification des bâtiments. Ce réemploi, outre l’intérêt économique qu’il représente, a permis de réduire de façon substantielle les rotations de camions et donc les émissions de GES.
Un choix réfléchi de matériaux, sélectionnés sur des critères de traçabilité, d’éthique, de durée de vie et de potentiel de recyclage. Les peintures et revêtements, par exemple, ont fait l’objet d’une attention particulière (éco-label ou à faible impact environnemental).
Une volonté forte de limiter les consommations d’énergie : isolation renforcée, vitrages peu émissifs, luminaires économes en énergie, puits de lumière, toitures végétalisées dans une optique de stabilisation thermique, pompe à chaleur eau-eau pour le maintien hors gel des équipements…
Autre fait notable : la construction a été conçue pour se fondre totalement dans le paysage, jusqu’à être quasiment invisible pour les riverains. Cette opération a été menée en étroite collaboration avec la Commune de Saint Cloud. Pour ce faire, une colonisation végétale immédiate des ouvrages construits a été mise en place, en harmonie avec le caractère général du site existant. Tapis de plantes couvre-sol, pelouses, murs végétalisés, et autres plantes grimpantes recouvrent ainsi tout le site.
Cet équipement, d’un coût total de 38 millions d’euros financé par la seule facture d’eau des usagers, à hauteur de 60% par l’Agence de l’Eau Seine Normandie et à 40% par EAU DE PARIS, produit 100 000 m3 d’eau d’origine souterraine par jour, soit l’équivalent de plus de 15% de la consommation parisienne.