Vous êtes-vous déjà demandé ce que devenait l'huile que vous utilisez dans votre friteuse préférée? Lorsqu'elle est recyclée, et elle doit l'être, les huiles et graisses alimentaires peuvent être régénérées en biocarburant par exemple, et donc éviter une source de pollution, ou de bloquer vos canalisations. En Belgique, comme dans de nombreux pays européens, une législation oblige les particuliers, tout comme les professionnels, à retraiter leurs huiles et graisses alimentaires. L'éco-organisme Varlorfrit travaille avec plusieurs collecteurs à Bruxelles, en Wallonie et dans les Flandres et affiche des résultats en croissance...
Varlorfrit, l'éco-organisme qui gère depuis le 1er février 2005 l'obligation de reprises des huiles et graisses de friture utlisées, rapporte qu'en 2009, la collecte d'huiles usagées a augmenté de 11% avec un total de 25.898 tonnes récupérées et 59.985 tonnes vendues dans toute la Belgique. Cette collecte spécifique est en constante hausse depuis 2006. Par ailleurs, les collectes via les parcs à conteneur ont augmenté de 7% (8.327 tonnes) et la hausse a été de 12% chez les utlisateurs professionnels (horeco) avec 17.271 tonnes. L'objectif de Valorfrit pour 2012 est d'atteindre 27.500 tonnes de collecte.
A l'instar des systèmes Bebat pour les piles usagées, Recupel pour les appareils électroniques en fin de vie, ou encore Fost Flus pour les emballages ménagers, la collecte des huiles est une véritable responsabilité en matière de recyclage. Il en incombe aux producteurs, importateurs et distributeurs de la filière de se charger de toute la durée du processus, de la vente au recyclage.
C'est dans ce contexte juridique que les fédérations Fevia et Fedis, ainsi qu'un certain nombre d'entreprises représentatives de l'industrie alimentaire et de la distribution telles Aigrement, AOP, Baeten&Co, Cargill, Colruyt, Deli XL, Makro, Vamix et Vandemoortele, ont créé Valorfrit absl. en 2004. Elle offre donc une solution de collecte, tant pour les particuliers, que pour les professionnels (restaurants, snacks, friterie, hôtels...), à travers les 540 parcs présents sur le territoire.
Mais, alors, que devient l'huile ainsi collectée ? L'huile de friture, huile fondue ou les graisses de friture sont pour la plupart transformées en biodiesel moins polluant. Cela concerne 74% des huiles collectées. De plus, 7% sont recyclées dans des produits tels que le bois aggloméré, le plastique, les savons industriels, les lubrifiants, et 19% sont utilisées dans la production d'électricité verte. A noter, que l'utilisation de ces huiles eu titre de nourriture animale a été interdite par une loi européenne sur la sécurité alimentaire.
En ce qui concerne la France, les huiles alimentaires sont soumises à la réglementation générale en matière de déchets non dangereux du code de l'environnement (en référence aux article R.541.7 à R.541.11 disponible ici), et instaure à ce titre un statut de responsable pour le détenteur, et ce également en cas de pollution. Elles doivent donc être collectées et retraitées dans un circuit bien spécifique, et leur rejet dans les eaux usagées est strictement interdit. Pour finir, l'utilisation de ces huiles dans tous types de moteur est interdite par la loi française.
Si ce sujet vous intéresse, lisez le rapport de l'ADEME sur les huiles minérales et synthétiques entières usagées, disponible ici.