Un an après les révélations de l'ONG Foodwatch sur la contamination de nombreux aliments par des dérivés d’hydrocarbures, les huiles minérales, cette question de santé publique prend une tournure inattendue. Une fois n’est pas coutume, les grands distributeurs prennent les devants, laissant loin derrière eux un Gouvernement à la traîne. En l’absence de réglementation sur le sujet, E.Leclerc, Carrefour, Lidl, Intermarché, Système U et Casino ont en effet décidé de stopper cette contamination des aliments, et ont annoncé des mesures en ce sens…
En octobre 2015, Foodwatch publiait les résultats d’une étude alarmante dont notre journal s'était fait l'écho : 60% des aliments testés en France (riz, céréales de petit-déjeuner, lentilles, couscous, pâtes…) étaient contaminés par des huiles minérales aromatiques (voir notre article). Aussi appelées MOAH, ces substances volatiles, qui migrent notamment des emballages carton vers les aliments, sont bien connues des fabricants et distributeurs. Les scientifiques dénoncent depuis des années les risques qu’elles présentent : potentiellement cancérogènes et mutagènes, les MOAH sont aussi des perturbateurs endocriniens.
Un an plus tard, la pression exercée par Foodwatch, avec le soutien de plus de 103.000 consommateurs, porte ses fruits. Des acteurs majeurs comme E.Leclerc, Carrefour, Lidl, Intermarché, Système U et Casino ont enfin pris un engagement clair pour lutter contre la contamination de leurs produits par ces substances qui peuvent notamment causer le cancer. Ils représentent à eux seuls plus de 84% des parts de marché de la grande distribution. D’autres Groupes reconnaissent le problème et prennent des premières mesures, comme Auchan, Nestlé et Uncle Ben’s. Epinglés par les tests de Foodwatch, le Groupe Panzani (qui commercialise les couscous Regia), Ferrero et Lustucru et la marque de chocolat en poudre Van Houten ne daignent en revanche pas répondre aux inquiétudes des consommateurs.