Les huiles minérales ont récemment fait l’objet d’une attention importante de la part des médias et suscitent des interrogations de la part des entreprises, des associations et des pouvoirs publics. L’ONG Foodwatch a notamment publié en octobre 2015 des résultats d’analyses et interpellé depuis directement plusieurs marques et enseignes de distribution (voir notre article). Face à cette situation, une étude visant à identifier l’origine de ces composés dans les emballages et les quantifier a été initiée par le Club MCAS (Club Matériaux pour Contact Alimentaire et Santé). Elle a été cofinancée par Eco-Emballages, l’Ademe et Ecofolio, et réalisée par le Centre Technique du Papier (CTP)…
L’étude rappelle que les huiles minérales recourent à une grande diversité de composés. La nocivité de certains d’entre eux est suspectée, mais pas établie ; d’autres sont autorisés sous conditions dans la production alimentaire. En conséquence, il n’existe pas à ce jour de valeurs limites réglementaires en France ou en Europe pour les huiles minérales dans leur ensemble ou pour certaines en particulier.
L’étude a aussi mis en avant la difficulté de réaliser des mesures précises : outre leur diversité et le fait que certaines soient autorisées, d’autres composés ayant les mêmes caractéristiques que des huiles minérales peuvent être inclus dans les mesures réalisées et conduire à une surestimation. De plus, si la présence d’huiles minérales dans les emballages est confirmée, l’étude rappelle qu’une mesure de la teneur dans l’aliment est indispensable avant de conclure sur l’éventuelle contribution de l’emballage, ces composés pouvant provenir de différents stades de la production (lubrifiants ou additifs utilisés lors de la production agricole, du stockage, du transport…).
La présence d’huiles minérales dans les emballages est principalement liée à leur présence dans les fibres recyclées. Leur origine est due à l’utilisation d’encres offset dans les papiers graphiques, à l’utilisation de certaines colles, notamment hotmelt, dans l’emballage, et dans une moindre mesure à l’utilisation de certains additifs et auxiliaires de fabrication.