Ici Londres : les Français parlent aux Français
Et l’on reparle de pollution et l’on revient sur Trafigura qui a organisé la résistance et qui semble en passe de gagner une première partie de la bataille judiciaire menée à la suite de la pollution qui a endeuillé la Côte d’Ivoire en 2006. C’est l’histoire du Probo Koala et compagnie, encore…
Trafigura, pollueur ? Trafigura, assassin ? Et ce par le biais du déversement des slops du Probo Koala ? Taratata ! Aujourd’hui, la parole est à la défense. C’est Trafigura qui cause dans le poste et qui vous dit Non et encore Non. Et aujourd’hui est un grand jour pour l’entreprise : la Cour de Londres confirme que les slops du Probo Koala ne peuvent avoir causé ni décès ni blessure sérieuse…
Le juge MacDuff a aujourd’hui approuvé l’accord entre les plaignants ivoiriens représentés par le cabinet Leigh Day & Co et Trafigura, dans le dossier en class action dont avait été saisi le Tribunal de Londres.
Par cet accord désormais officiel, le juge et Leigh Day & Co., l’avocat conseil des plaignants, reconnaissent qu’aucun lien ne peut être établi entre les slops du Probo Koala et les décès, les fausses couches, les naissances d’enfants mort-nés, les malformations ou autres maladies graves et chroniques.
Plus de vingt experts indépendants auprès du Tribunal de Londres ont examiné minutieusement et pour la première fois ce dossier depuis l’incident du Probo Koala en août 2006.
Pour sa part, Trafigura a toujours clairement reconnu que les slops du Probo Koala avaient une odeur extrêmement déplaisante tout en réfutant tout lien avec des morts ou des maladies graves.
En se référant à la Déclaration Commune (voir document en pièce jointe) signée par les deux parties et lue en séance publique de la Cour, le juge MacDuff a déclaré : «Je sais de par ma propre lecture du dossier que les experts reconnaissent très clairement qu’il n’y a aucun lien entre les slops et les symptômes et les maladies relayés par la presse. J’espère que la presse prendra en compte la Déclaration Commune et remettra le dossier en perspective. Au vu de l’examen approfondi que j’ai pu faire du dossier, je tiens à souligner le fait que la Déclaration Commune correspond à 100 % à la réalité des conclusions d’expertise. »
Le juge a également exprimé ses inquiétudes concernant le traitement réservé à ce dossier dans les medias : « J’ai suivi la couverture médiatique de ce dossier à travers les journaux, les radios et la télévision et j’ai pu constater par moi-même des déclarations sans aucun fondement. La Déclaration Commune rectifie le tir. Pour ma part, j’espère que les médias qui ont publié ces fausses informations prendront note de la Déclaration Commune. »
« La confirmation de l’accord ainsi que les commentaires du juge MacDuff nous innocentent totalement, confirmant ainsi notre position depuis le début de cette regrettable pollution » a déclaré Eric de Turckheim, Directeur de Trafigura.
« Nous avons subi les attaques répétées et sans fondement dans certains médias initiées par Leigh Day & Co et reprises par des journalistes travaillant pour la BBC, le Guardian, The Independent au Royaume-Unis, la NRK en Norvège ainsi que Volkskrant et Greenpeace aux Pays-Bas. C’était à la justice britannique et non pas aux médias de se prononcer dans ce dossier », a-t-il conclu.
Enfin, la procédure en diffamation engagée par Trafigura contre Leigh Day & Co a également été clôturée. Par conséquent, Leigh Day & Co retire les commentaires faits sur son site web le 8 novembre 2006, publie la Déclaration Commune sur leur site web et s’engage à ne plus reprendre aucune des allégations à l’encontre Trafigura.