Ile-de-France : la problématique des déchets de soins

Le 02/12/2009 à 18:13  

Ile-de-France : la problématique des déchets de soins
DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux) L'Ile-de-France vient d'adopter, après 3 années d’analyses, d’états des lieux, de concertation et de réflexions, ses 3 Plans régionaux d’élimination des déchets. Nous vous proposons aujourd'hui de découvrir son PREDAS : Plan Régional d’Elimination des Déchets d’Activités de Soins à risques infectieux...

Les DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux) sont issus des activités de soins contenant généralement des micro-organismes ou des toxines pouvant causer la maladie chez l’homme. Ils présentent des risques sanitaires élevés et nécessitent donc des conditions de collecte, de transport et de traitement différents des ordures ménagères "classiques".

En Ile-de-France, on compte 2 incinérateurs de déchets ménagers qui les incinèrent spécifiquement et 3 unités de prétraitement par désinfection. En cas de mauvaise séparation, les risques sont réels pour les opérateurs de la filière. 35 accidents (coupures via des seringues) ont été recensés dans la région en 2007.

Les DASRI ont diverses provenances :

les établissements de soins (centres hospitaliers, cliniques...) ;
les petites structures de soins (laboratoires d’analyses, maisons de retraite, centres médico-sociaux, centres de dialyses...) ;
les particuliers en auto-traitement, qui manquent de solutions de collecte adaptées à leur besoin ;
les professionnels libéraux de santé qui ne les éliminent pas tous de manière conforme ;
mais aussi, les éleveurs, tatoueurs, thanatopracteurs, services de secours...

déchets de soins Pour information, en 2005, environ 32 500 tonnes de DASRI ont été produits en Ile-de-France, dont 85% en provenance des établissements hospitaliers. Par ailleurs, 300 000 Franciliens en auto-traitement à domicile utilisent environ 80 millions d'aiguilles par an. A l’heure actuelle, seulement 5% des DASRI des ménages et 50% des DASRI des professionnels libéraux de santé sont correctement séparés du reste des déchets et peuvent donc suivre une filière de traitement adaptée. En 2005, ce sont ainsi 2 600 tonnes qui ont été mélangées avec les ordures ménagères, source de risques importants pour les opérateurs de la filière.
L'objectif du PREDAS est de collecter d’ici 10 ans 50% des déchets d’activités de soins à risques infectieux produits par les ménages, au lieu des 5% actuels.

Pour ce faire, 2 solutions sont mises en avant :

Assurer un meilleur tri des DASRI dans les établissements de soins : les personnels soignants doivent faire un tri plus rigoureux qui pourrait permettre d’atteindre une réduction de 30% des quantités. Pour cela, des séquences de formation sur la gestion des DASRI (tri, collecte, traitement) pour les personnels soignants et les cadres des établissements de soins sont prévues.

Encadrer l’évolution du parc des installations : les 2 incinérateurs de DASRI en Ile-de-France n'utilisent qu'une partie de leur capacité autorisée. Cependant, de nouvelles installations de prétraitement par désinfection peuvent être implantées, à condition que cela réponde à des besoins de traitement très localisés d'établissements de soins. Cela peut permettre notamment de réduire le transport des DASRI et ses impacts économiques, environnementaux et sanitaires.

Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : L'Ile-de-France adopte ses Plans régionaux d’élimination des déchets.