Implantation d'un centre d'enfouissement technique : Etude sur les impacts, sondage sur la perception des citoyens
Commandée par la Direction des Etudes Economiques et de l'Evaluation Environnementale (D4E) et conduite par le cabinet MV2 Conseil en 2004, cette étude traite tout d'abord des impacts potentiels de l'implantation d'un cet, inventorie les nuisances , les conséquences sur le foncier, les facteurs de réussite. Ensuite via une enquête auprès des riverains et la technique du sondage, elle fait le point sur la connaissance, le perception par la population de la décharge, et réalise une approche monétaire pour évaluer le CAR (Consentement à recevoir) ou le CAP (Consentement à Payer) des citoyens par rapport à la fermeture, le déplacement du cet ....
Tout d'abord cette étude répertorie les différentes nuisances perçues par la population à l'égard de la décharge. Principalement, elle en dénombre 7 par ordre d'importance :
les nuisances olfactives : elles sont les principales causes des plaintes des riverains
les transports des déchets : le passage quotidien des camions rappelle la présence du cet et concerne des communes qui n'ont aucune retombée positive, facteur de cristallisation des oppositions.
Les lixiviats : inquiétude sur la pérennité des géomembranes.
les dommages paysagers : aspect visuel des aménagements du site par rapport à son environnement.
La valeur du foncier : idée de dévaluation de la valeur du foncier auprès des habitants de la commune et pas seulement des résidents de proximité.
Les envols de papiers, sacs etc... : ils seraient de plus en plus maîtrisés mais sont source de mécontentement
L'impact sur la santé : les affaires du sang contaminé, prion ont porté atteinte à la crédibilité des experts. Mais en plus, les professionnels s'inquiètent de l'attitude de l'agro-industrie de la grande distribution, qui dans le cadre de la traçabilité des produits agricoles mettent des restrictions au périmètre de production à proximité d'un cet. C'est un phénomène qui risque de se développer .
Ensuite, sont abordés les facteurs de réussite d'une implantation de cet. Il est indiqué "qu'il n'y a pas de recette absolue mais la communication jouerait un rôle fondamental".
Les avantages économiques pour la commune sont insuffisants pour convaincre la population. Il faut que le site soit une réussite technologique, paysagère, soit tout autant un lieu de concertation et de dialogue permanent avec les populations locales et soit porté par une volonté politique.
Finalement, l'expérience du site de Stocadéchet, ouvert depuis 1996 et recevant jusqu'à 250 000 tonnes/an est analysée.
A partir d'un sondage, on constate que 60% des personnes déclarent que la gestion des ordures ménagères s'est améliorée, 58% déclarent qu'ils savent ce que les ordures ménagères deviennent. Par contre une personne sur trois ignore à quoi sert une décharge. Mais en conclusion, les décharges et leurs fonctions sont plutôt bien acceptées.
L'étude s'achève par des approches de calcul sur la valorisation d'un montant à recevoir par le citoyen pour dédommagement des nuisances (réduction d'impôts locaux), ou d'un montant à supporter pour fermer ou éviter l'implantation d'un cet à proximité. Les résultats sont les suivants :
CAR, Capacité à Recevoir : après plusieurs hypothèses la recommandation du cabinet est de 90 à 165 euros.
CAP, Capacité à Payer : en conclusion, la fourchette retenue est de 80 à 115 euros
Pour ceux qui veulent en savoir plus: Etude sur le Consentement local à payer et localisation d'une décharge