Importation de déchets en Indonésie : 547 conteneurs dans le collimateur
Les autorités ont procédé au renvoi de 331 unités et s'apprêtent à en expédier 216 autres, ne manquant pas de rappeler, par la voix de Heru Pambudi, directeur général des douanes, que « selon la convention de Bâle, les déchets importés mélangés aux ordures ménagères ou aux déchets dangereux doivent être ré-exportés». Cohérence politique oblige, les autorités douanières accompagnée du Ministère de l'Environnement, font "le ménage" en interne : trois compagnies indonésiennes ont été sanctionnées pour avoir importé des déchets non conformes.
Parmi les conteneurs mis à l'index dans le cadre de ce commerce international, il en est qui sont repartis (ou seront réexpédiés) vers les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande, Hong Kong, et plusieurs pays d'Europe, dont l'Allemagne, la France et la Belgique. Mais le plus grand nombre de conteneurs non conformes provient de l'Australie, exportatrice en 2018, de plus de 4 Mt de déchets recyclables.
L'Australie qui a d'ailleurs annoncé fin août, souhaiter cesser toute exportation de ces déchets, autant pour ne pas aggraver la pollution des espaces maritimes par le plastique, que par rapport aux restrictions provenant des pays du sud-est asiatique, tenant sans doute compte aussi, des irrégularités pointées du doigt. En juillet dernier, l'Indonésie mettait en avant le renvoi vers ce pays voisin dans le Pacifique, de plus de 210 t de déchets sensées être du papier... mais contenant des matières dangereuses, des couches souillées et autres ordures ménagères, quand peu avant, la Malaisie avait indiqué le retour aux envoyeurs (dont l'Australie) de 450 t de déchets plastiques importés, pour des raisons similaires de non conformité. Scott Morrison, Premier ministre australien a même été très clair : « ce sont nos déchets, et notre responsabilité que de les traiter ou recycler sur notre territoire ». Sont concernés le plastique, le verre et le papier. Il a convenu, avec les dirigeants des Etats et territoires de son pays, de préparer un calendrier visant à supprimer progressivement les exportations de ces matières. En parallèle, les responsables locaux sont chargés d'organiser la réduction de l'enfouissement, et de stimuler le recyclage (où 12% seulement des plastiques sont recyclés à ce jour).