Incinération à Fos-sur-Mer : une opposition irréductible ?
Les politiques et membres de l'intercommunalité de Ouest Provence ne démordent pas et ceci même si la construction de l'uiom de Fos-sur-Mer est en cours, a été autorisée et que les demandes juridiques d'annulation de l'autorisation d'exploiter ont été rejetées ( voir aussi dernier rédactionnel ). Ils ne veulent pas, soutenus par leur population locale, d'un incinérateur sur leur territoire. Dernier geste qui montre que le combat n'est pas terminé, la démission des villes de Fos-sur-Mer et de Port-Saint-Louis du Rhône de l'Association des Maires de France (AMF) dont son président, Jacques Pélissard, est favorable à l'incinération des déchets...
A l'occasion d'une réunion publique (début décembre à Fos-sur-Mer) des opposants à l'implantation de l'uiom à Fos-sur-Mer, bernard Granié, président de Ouest Provence, situait ainsi ce dossier : "Malgré les jugements, les intimidations et le chantier qui avance … la question essentielle reste posée ! Comment peut il être admissible aujourd’hui dans notre pays, que l’on puisse impunément et sans discussion ni conciliation possible, imposer sur notre territoire l’implantation de cet incinérateur, dont NOUS NE VOULONS PAS !!??".
Alors, faut-il en déduire, que malgré les revers des recours juridiques contre l'autorisation d'exploiter, l'opposition à cette construction va continuer et qu'elle va rester contre vents et marées, un symbole de la lutte contre les pro-incinératoin. Cela se pourrait bien. D'ailleurs, les villes de Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis du Rhône, membres de l’intercommunalité de Ouest Provence viennent de décider par délibération du Conseil Municipal de démissionner de l’Association des Maires de France (AMF). Leurs maires René Raimondi et Philippes Caizergues entendent ainsi dénoncer la prise de position de l'AMF lors du Grenelle de l'environnement an faveur de l'incinération. Et, à travers l'AMF, c'est son président, Jacques Pélissard qui est visé. En même temps, cette démission intervient alors qu'on attend du Grenelle de l'environnement de véritables mesures de rupture pour enrayer l'inflation des quantités de déchets.
De plus, d'après les avocats d'Ouest Provence, le combat juridique n'est pas fini : " Jamais un juge n’a autant jugé à l’inverse des conclusions d’un commissaire du gouvernement. Ce juge conclut quand même que les lacunes de l’étude impact permettent malgré tout au préfet d’autoriser son exploitation… Mais nous allons faire appel et autant vous dire que notre dossier sera percutant : pourquoi se baser sur un bilan de la qualité de l’air de 2005 alors que les données 2006, plus récentes, présentent mieux la réalité des pollutions de la zone ?"
Mais, en attendant, le maire de Marseille, jean-claude Gaudin, les partisans de l'incinération, ne disent rien et ne peuvent qu'être satisfaits : la construction avance...