Incinération et santé en Ile-de-France
Selon une étude de l'Observatoire Régional de Santé d'Ile-de-France qui vient d'être publiée, l'incinération des ordures ménagères reste la première source d'émissions de dioxines dans la région. Des efforts restent à faire pour mieux connaître les risques encourus et améliorer l'information des franciliens...
Un enjeu de santé publique
Même si on observe une baisse régulière depuis 1990... La pollution émise par les incinérateurs représente encore 25% des émissions totales. Par contre, l'incinération ne représente pas la source principale d'émission de dioxines. Avec une production annuelle de 5 millions de tonnes, les franciliens sont les français qui générent le plus de déchets ménagers par tête d'habitant. En Ile-de-France, 66% des déchets ménagers sont incinérés (contre 44% en France), et ce taux est en augmentation du fait de la réduction de la mise en décharge. L'incidence de l'incinération sur la santé de la population est un sujet important, car une majorité d'incinérateurs se situe en zone agglomérée dense ; environ six millions de Franciliens, soit 56% de la population, résident à moins de cinq kilomètres d'une installation.
Vers moins de pollution
Une diminution d'environ 90% de la quantité de dioxines issues des 19 incinérateurs franciliens est prévue en 2006, notamment suite à l'entrée en vigueur en décembre dernier de l'arrêté ministériel fixant un seuil d'émissions à ne pas dépasser.
Dans sa conclusion l'étude recommande :
De limiter l'augmentation des volumes incinérés notamment en accélérant la mise en œuvre de politiques de réductions des déchets.
D'achever la modernisation des incinérateurs franciliens et instaurer, sur chaque installation, un contrôle en continu et en rendre publics les résultats.
Dans le domaine de la santé, de mieux connaître les risques encourus par les franciliens "c'est pourquoi une campagne de caractérisation des sols, des produits agricoles autour des incinérateurs pour les métaux lourds et les POP devrait être lancée. Les mesures réalisées devraient être régulières et pérennes. Enfin, une surveillance sanitaire de la population vivant autour des incinérateurs pourrait être envisagée, notamment grâce à la mise en place d'un registre des cancers en Ile-de-France, projet actuellement en cours de développement"
Pour en savoir plus, consultez le rapport de l'ORS sur l'incinération et la santé en Ile-de-France. (PDF - 1,40 Mo)