Incinération : le projet d’extension fait « tousser » les bretons

Le 13/01/2014 à 19:52  

Incinération : le projet d’extension fait « tousser » les bretons

Y aurait-il bientôt le feu aux poudres? Peut être... Le département du Morbihan estime que l’augmentation de la population sera de l’ordre de 14% entre 2010 et 2025. A la clé, du déchet supplémentaire à traiter. Dans ce contexte, le conseil général a mis à enquête publique son projet de plan d’élimination des déchets non dangereux, lequel ébaucherait l’idée d'augmenter la capacité de l'UIOM, avec la construction d’un deuxième four, ce qui n’est évidemment pas du goût de tout le monde…

« Nous ne voulons pas que Pontivy devienne la poubelle du Morbihan ». Tel est le message que souhaitent faire passer les riverains de l’usine d’incinération des ordures ménagères de Pontivy, qui se disent  inquiets depuis qu'une enquête publique a été ouverte par le Conseil général pour permettre aux habitants de s’exprimer quant au contenu du plan départemental de prévention et de gestion des déchets non dangereux du Morbihan pour la période 2014-2020.

Le doublement de la capacité de l'incinérateur via la construction d'un four supplémentaire fait tiquer et grinçouiller les dents : l'UIOM traite les déchets de 170 000 habitants répartis sur 101 communes. Immédiatement, le spectre des dioxines a ressurgi, quand bien même les progrès sont effectifs d'un point de vue technologique et qualité de traitement. Et l'on s'alarme. Et l'on appelle à manifester une opposition claire et nette... à l'idée de faire passer la capacité de l'usine de 33 à 66000 tonnes par an.

Bref : la Bretagne voit rouge. Le maire et conseiller général socialiste, Henri Le Dorze, la section locale du PS local et les deux têtes de liste de gauche aux municipales ont apporté leur soutien aux manifestants.

On craint également les nuisances sonores, via la multiplication du nombre de rotations de camions, car l'UIOM travaille évidemment  sept jours sur sept, 24 h sur 24. A cela, les exploitants de l'usine d'incinération insistent sur le fait qu'« aucune décision ne sera prise avant les prochaines échéances électorales » et certifient que les émissions de l'usine, tout comme le bruit lié à l'activité sont en deçà des normes européennes.
Ne désarmant pas, les riverains contestent la véracité des analyses, affirmant qu'elles ont eu lieu « quand l'usine tournait très peu » et envisageraient d'effectuer leurs propres analyses. Du côté du Conseil général, on rappelle que le plan vise juste à établir des hypothèses de travail, que rien n’est acté et que la population devrait augmenter de 14% environ entre 2010 et 2025, avec à la clé, l'obligation d'anticiper et de mettre en place la capacité suffisante pour traiter les déchets supplémentaires qui ne manqueront pas d'être produits et collectés.