Incinération : Ouest Provence fait des contre propositions
Reçus hier par Eugène Caselli, le président de la Communauté urbaine de Marseille (CUM), les six maires de Ouest Provence emmenés par Bernard Granié, le président de l'intercommunalité ont réaffirmé leur opposition à la mise en service d'un incinérateur à Fos sur Mer et ont présenté une solution alternative.
« Eugène Caselli nous a présenté son plan de modification au projet Gaudin. Ces propositions semblent aller dans le bon sens puisqu'elles prévoient la réduction de la part d'incinération au profit de la méthanisation, mais elles ne sont cependant pas de nature à nous convaincre. Nous demandons en effet, à ce qu'il n'y ait pas d'incinération » a déclaré Bernard Granié à l'issue de la rencontre.
Les modifications apportées par la nouvelle présidence de la CUM prônent un « rééquilibrage » entre incinération et méthanisation. La part de méthanisation passant de 23 % dans le projet initial à 47 %. « C'est un premier pas vers la fin de l'incinération » a indiqué Eugène Caselli.Un « premier pas » qui « ne suffit pas aux élus de Ouest Provence » a-t-il admis.
«Il resterait 250 000 tonnes à traiter hors incinération, notre proposition est de mettre en service une unité de méthanisation supplémentaire, afin il n'y ait plus d'incinération » a précisé Bernard Granié.
Cette alternative repose sur la constitution d'un syndicat mixte de gestion des déchets, auquel participerait Ouest Provence. « Nous avons demandé à Eugène Caselli de nous soutenir dans cette démarche et nous allons demander au président du Conseil général des Bouches du Rhône, Jean-Noël Guérini de nous recevoir. Il est en effet, le garant du plan départemental de traitement des déchets, qui devrait s’orienter résolument vers la suppression de l’incinérateur de Fos sur Mer. Nous demanderons également au préfet de région son soutien. Nous sommes sur une base consensuelle » a souligné Bernard Granié. Le coût du plan « Granié » s'élève à 100 millions d'euros sur 20 ans, soit 7,5 millions d’euros par an.
Les élus de Ouest Provence attendent désormais une réponse à leur proposition.
« Je dois gérer le champ des contraintes qui lient la CUM aux banques et à l'exploitant de l'incinérateur. Il n'est pas envisageable de payer à l'exploitant avec qui la CUM est liée, un dédit de 450 ou 600 millions d'euros (...) A l'avenir, il appartiendra au syndicat mixte des déchets, de faire 100% de méthanisation, mais aujourd'hui c'est impossible » a concédé le président de la CUM.
Pour Bernard Granié, « on peut toujours revenir en arrière, modifier le contenu du contrat entre l'exploitant et la CUM ». « Il ne faut pas perdre de vue qu'il y a des contentieux en cours et chacun prendra ses responsabilités », a-t-il mis en garde.