Incinération: Risque aggravé de cancer à cause des dioxines
Même s'il est vrai que la modernisation du parc français des incinérateurs entraîne une forte baisse des émissions de dioxines(1.100 grammes en 1998 à 220 grammes en 2002, prévisions de 115 gr en 2003 et surtout application du plafond de 0,1 nanogramme/m3 d'ici 2005), l'influence des dioxines sur la probabilité de développer un cancer des ganglions est en passe d'être scientifiquement confirmée.
L' étude conduite par le Pr Jean-François Viel de l'Université de Besançon avait pour objectif de comparer la répartition des patients atteints du cancer des ganglions ou lymphome malin non hodgkinien par rapport à un échantillon de la population en prenant en compte les coordonnées précises de leur résidence et les rejets de dioxines émis par l'usine d'incinération.
La periode étudiée est celle de 1980 à 1995.
Sur les 225 cas recensés pendant cette période et en les comparant à 2 210 personnes tirés au sort parmi les 113 828 habitants de la ville de Besançon, on a réalisé une carte de simulation de risque d'exposition à la dioxine en fonction du lieu d'habitation.
Selon les auteurs: «Le risque de développer un lymphome malin non hodgkinien est 2,3 fois plus élevé pour les individus résidant dans la zone la plus exposée aux retombées de dioxine que pour ceux habitant dans la zone la moins exposée».
Cette étude va être renforcée par des analyses sur la concentration sanguine en dioxine chez les patients atteint d'un cancer des ganglions. Elles sont financées par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité et les résultats devraient être connus d'ici trois ans.
En attendant cela devrait faire réflechir et influencer certains responsables politiques sur les décisions à prendre en termes d'investissements à l'égard des usines d'incinération.
* Jean-François Viel est aussi l'auteur d'une enquête épidémiologique sur les leucémies de l'enfant vivant dans les environs de l'usine nucléaire de La Hague qui avait soulevé des contestations.
Pour en savoir plus: Besançon