Incinération : un sujet brûlant dans les Alpes-Maritimes

Le 07/03/2011 à 10:34  

Incinération : un sujet brûlant dans les Alpes-Maritimes
incinération des déchets Nous vous en avons parlé il y a quelques mois (voir notre article) :  les élus du Sivades ont décidé l'été dernier la construction d’un nouvel incinérateur à Grasse (06). Plus précisément, le projet comprend un Centre de Valorisation Organique (CVO) implanté à Cannes qui traitera 180 000 t/an de déchets par TMB (Traitement Mécano-Biologique), dont les refus combustibles (60 000 à 80 000 t/an selon les prévisions du Syndicat) seront retournés au Centre de Valorisation Energétique (CVE) construit à Grasse. Coût total de ces réalisations : 111 millions d’euros. Dans se dernière newsletter, le Cniid voit rouge et met en avant la forte mobilisation des habitants de Grasse et des communes avoisinantes contre ce projet...

 Le Cniid (Centre national d'information indépendante sur les déchets) souligne que cette décision du Sivades (Syndicat intercommunal de valorisation des déchets du secteur Cannes-Grasse) a été prise en pleine période estivale, alors que tout le monde était en vacances, et que les habitants de Grasse l’ont finalement appris par la presse. Les élus et associations locales dénoncent donc un manque de transparence et de communication du Syndicat concernant un choix qui engage la collectivité pour 40 ans au minimum.

 Face à ce manque de concertation (voir Déchets : reculer pour mieux payer), les habitants de Grasse et des communes avoisinantes n'ont pas tardé à réagir : une pétition a été lancée par plusieurs associations (www.grasse-sans-incinerateur.fr), 2 réunions publiques ont eu lieu et des espaces d’échange ont été créés pour réfléchir à des alternatives (voir ici). "Les associations locales et certains élus dénoncent également un PEDMA [Plan d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés] résolument pro-incinération qui entrainera une surcapacité d’incinération non justifiée dans les Alpes-Maritimes, qui comptent déjà 2 incinérateurs : un à Nice (capacité de 380 000 t/an) et un autre à Antibes (capacité de 160 000 t/an)", précise le Cniid.

 Le combat s’est récemment intensifié : un recours en annulation de la délibération d’approbation du PEDMA 06 a ainsi été déposé devant le Tribunal administratif de Nice le 18 février dernier par l’association FARE Sud (Fédération d’Actions Régionales pour l’Environnement), qui a également suivi le mouvement initié par la commune de Mouans-Sartoux, en déposant un deuxième recours en annulation visant cette fois-ci la délibération du Sivades actant la construction de l’incinérateur.

Cniid "C’est un long combat juridique qui s’annonce, alors que le temps presse ! En effet, l’entreprise à qui reviendra le privilège de construire l’incinérateur sera désignée dès le 31 octobre prochain. Le dépôt du permis de construire est attendu début 2012 pour un début des travaux au mois d’août. Si la bataille juridique et citoyenne des habitants, des élus et des associations n’aboutit pas, l’incinérateur devrait brûler ses premiers déchets en 2014, à l’issue d’un processus décisionnel marqué une nouvelle fois par l’opacité et un manque total de concertation", souligne le Cniid.

 En complément de cette dépêche, nous vous renvoyons à la lecture de l'article de Nice-Matin : Grasse : l’incinérateur passe des Roumiguières aux Aspres !.