Incinération : vers moins d'émissions de CO2 en Suisse

Le 29/08/2014 à 17:07  

Incinération : vers moins d'émissions de CO2 en Suisse
 Doris Leuthard, Conseillère fédérale et Directrice du DETEC (Département fédéral de l'Environnement, des Transports, de l'Energie et de la Communication), a signé une convention d'objectifs avec les exploitants d'UIOM (Usines d'Incinération des Ordures Ménagères), en vue de réduire les émissions de CO2 générées par la combustion des déchets urbains. La branche, qui s'engage à réduire ces émissions de 200 000 tonnes d'ici à 2020, se déclare ainsi prête à contribuer aux objectifs climatiques de la Suisse...

 En 2012, environ 3,8 millions de tonnes de déchets ont été traitées dans les 30 UIOM en service en Suisse. Les émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) rejetées par ces usines se sont élevées à 2,35 millions de tonnes équivalent CO2, ce qui représente 5% des émissions totales de GES du pays.

 "Les émissions générées par l'incinération des déchets n'ont cessé d'augmenter au cours des dernières années, notamment en raison des habitudes de consommation ainsi que de la croissance démographique et économique. Afin que les charges soient réparties le plus équitablement possible, le secteur des déchets doit lui aussi être intégré à la politique climatique et contribuer à la réalisation des objectifs de la Suisse", indique le DETEC.

 Ce dernier et l'ASED (Association suisse des Exploitants d'Installations de Traitement des Déchets) ont négocié une convention d'objectifs qui oblige les exploitants d'UIOM à fournir des efforts dans ce sens. En contrepartie, les usines ne sont plus tenues de participer au système d'échange de quotas d'émission. En effet, la législation sur le CO2 prévoyait leur participation mais permettait aussi de trouver une solution alternative jusqu'à fin 2014.

Doris Leuthard La convention prévoit, d'ici à 2020, une réduction des émissions de CO2 de 200 000 tonnes par rapport à 2010. Les possibilités sont toutefois limitées dans le secteur de l'incinération des déchets. Il s'agit donc en premier lieu d'utiliser l'énergie plus efficacement et d'augmenter le taux de récupération des métaux. "La chaleur produite par l'incinération des déchets est utilisée pour produire de courant électrique et de la chaleur. Elle remplace ainsi l'électricité et la chaleur issues de sources fossiles. Ces économies d'émissions sont prises en compte dans la réalisation de l'objectif. Il en va de même pour les économies liées à la récupération de métaux dans les résidus de combustion", précise le DETEC.

 L'objectif est valable pour l'ensemble de la branche ; la convention ne précise pas d'objectifs individuels par installation. L'ASED, qui en sa qualité d'association de la branche a pour rôle de garantir la réalisation de l'objectif, bénéficie ainsi d'une certaine flexibilité. La convention entrera en vigueur en même temps que la révision de l'ordonnance sur le CO2, soit avant la fin 2014.