Industrie du plastique : la hausse du prix du pétrole fait mal
La hausse fulgurante du prix du pétrole brut, qui a encore atteint de nouveaux sommets, récemment, donne de sérieux maux de tête aux entreprises de l'industrie du plastique, aux prises avec une augmentation du coût de leurs matières premières. Cette situation est sans conteste profitable au recyclage des plastiques et au développement de nouvelles technologies…
Selon Pierre Dagenais, de la Société de développement économique de Sherbrooke (Canada), environ 5 % des 2 000 travailleurs opérant dans le secteur de la plasturgie ont été mis à pied depuis un an.
Pour d’autres interlocuteurs, la situation n’est pas dramatique pour autant, au prétexte que toutes les entreprises du monde opérant dans ce secteur souffrent du même mal et en même temps…
A titre d’exemple, les difficultés rencontrées par l'usine IPL de Saint-Damien, dans le comté de Bellechasse, au Québec, donnent un bon aperçu des problèmes que peuvent rencontrer les entreprises plasturgistes.
De fait, cette entreprise n'est pas habituée aux problèmes financiers. De la fabrication de balais, en 1939, jusqu'aux contenants de plastique qu'elle fabrique aujourd'hui, IPL a toujours été rentable. Mais le coût des granules de résine, fabriquées à l'aide de pétrole, compromet aujourd'hui sa santé financière.
« Nos coûts de matière première ont augmenté de 150 % depuis trois ans. [...] Le polyéthylène utilisé pour les bacs de recyclage roulants coûtait 72 ¢ le kilo en 2002-2003. Présentement, il se situe à 1,65 $ », explique le vice-président exécutif, Jean-Yves Bâcle.
Il y a de quoi être décontenancé…
En 2001-2002, IPL avait réalisé un profit avant impôt d'environ 10 %. Aujourd'hui, malgré un chiffre d'affaires similaire, l'entreprise ne fait plus aucun profit. Les 600 salariés en font également les frais. « Le renouvellement de la convention collective qui a eu lieu fin juin, propose des augmentations de salaire qui ne couvrent pas l’augmentation du coût de la vie », explique le président du syndicat des employés, Pierre Forgues.
Dans certains cas, la situation est telle qu’il est nécessaire de mettre en oeuvre des mises à pied temporaires.
La réduction ou l'absence de profits nuit évidemment à la compétitivité des entreprises qui se voient privées de la possibilité d’investir dans du matériel plus performant ou mettant en œuvre des technologies de pointe…
Dans certains cas, des entreprises ont renoncé à investir dans de nouvelles machines destinées à doper la fabrication de bacs de recyclage tout en réduisant leurs coûts de fabrication !!!
Un véritable casse tête, on l’aura compris…
Mais à toutes situations ses avantages et ses inconvénients… Il n’y a pas si longtemps, partout on entendait les recycleurs et régénérateurs de plastiques chanter la même litanie... : le recyclage du plastique est possible techniquement mais tellement difficile économiquement… La période actuelle constitue peut être une opportunité sans équivalent et sans précédent, pour les recycleurs de matière plastique et les concepteurs de technologies destinées à favoriser le recyclage de ces produits fabriqués à base de pétrole…
Et si l’heure tant attendue du recyclage du plastique à tout va avait enfin sonné ???