Inmac wstore : distributeur d'équipements informatiques et fournisseur de solutions DEEE

Le 25/10/2006 à 16:30  

Inmac wstore : distributeur d'équipements informatiques et fournisseur de solutions DEEE
Roland Tripard Clickcliclick-enter-control-pomme-click…

Aujourd’hui en France, des millions d’ordinateurs peuplent nos bureaux, de plus en plus étroitement associés à notre emploi du temps. Outil disposant, apparemment, de capacités illimitées, on ne saurait plus travailler sans lui. Mais la quête effrénée du modèle le plus puissant, le plus compatible, le plus compétitif, couplée aux stratégies commerciales des fabricants, portent actuellement à 3 ans la durée de vie moyenne d’un ordinateur de bureau. Avec au final, en peu de temps, un tas monumental de déchets polluants, complexes, et potentiellement dangereux … La réglementation impose la mise en place de collectes et de 4 éco-organismes pour le matériel des particuliers. Rien, en revanche, n’est prévu pour les professionnels, pour lesquels il ne reste que la démarche volontaire. Nous avons sollicité, Roland Tripard, Directeur général Adjoint d’inmac wstore, société spécialisée dans la vente de produits informatiques auprès des entreprises, qui a accepté de répondre à nos questions...

Pouvez-vous nous présenter la structure inmac wstore ?

Spécialiste de la vente de produits informatiques auprès des entreprises, du grand compte à la TPE en passant par les administrations, inmac wstore, dirigée par 4 Français, est aujourd’hui le 3ème acteur français et génère un chiffre d’affaires de 280 millions d’euros grâce à ses 480 collaborateurs.

Le groupe résulte de la fusion fin novembre 2005 de WStore créée en 1998 et très orientée « Internet » avec Inmac née en 1984 spécialisés dans la VPC et les grands comptes. Le mariage des deux sociétés ayant permis l’instauration immédiate d’une complémentarité dans les savoirs faire.

Nous disposons d’une filiale en Grande Bretagne ; la holding française regroupant des banques françaises et des fonds d’investissements suisse et américain.

Notre credo et notre spécificité consistant en la vente à distance.

Concrètement, nous proposons aux entreprises une offre de près de 50 000 références produits (matériels & périphériques, logiciels, accessoires), des références disponibles sur catalogue (4,5 millions d’exemplaires distribués chaque années) et sur Internet, une force vente de 260 personnes, des produits livrables à J + 1 grâce à une plateforme et à des solutions logistiques optimisées, et des services associés personnalisés permettant de répondre à toutes les problématiques clients.

Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à mettre en place une politique résolument volontaire ?

Notre engagement est né du contexte législatif qui fait du traitement de la fin de vie, un sujet incontournable, aussi bien chez nos clients que chez nos fournisseurs.
La prise de conscience de notre poids en terme de produits en fin de vie est un argument qui pèse également : 750 000 tonnes de déchets à traiter chaque année en France dont 400 000 tonnes au titre des entreprises informatisées, dont 8 000 tonnes sortant de notre plate-forme logistique. C'est-à-dire 2% de la totalité des produits mis sur le marché. Ce n’est pas, comme vous pouvez en juger, une mince affaire.

Si l’on veut être crédibles, légitimes, il faut commencer par faire le ménage chez soi. Dans cette mesure, nous avons engagé une procédure de certification Iso 14001 en janvier 2005 et avons obtenu ce prestigieux label quelques mois plus tard, en octobre.

Délivrée par l’Afaq, cette norme constitue aujourd’hui le seul référentiel international reconnu pour le système de management environnemental, et la garantie de l’implication d’une entreprise dans une politique de qualité et de respect de l’environnement.
L’entreprise se doit d’être exemplaire pour faciliter le travail et l’efficacité de ses commerciaux. Depuis sa création, on a souhaité adopter une politique qualité forte, avec dès 2002, la certification Iso 9001, version 2000, qui apporte à nos clients une assurance qualité, de la prise de commande jusqu’à la livraison des produits.
Dès l’origine, nous avons choisi de privilégier la Qualité, dans son sens le plus large, comme facteur principal de satisfaction de nos clients. Nous avons à cœur non seulement de leur apporter des prestations de qualité, mais aussi d’accompagner notre entreprise dans son développement en impliquant l’ensemble de nos collaborateur et partenaires.
En toute logique, il était donc fondamental d’intégrer la norme environnementale dans notre démarche.

Cette nouvelle certification est, pour nous, le moyen le plus sûr de permettre à nos clients de disposer d’un partenaire capable de les accompagner dans leurs démarches de reprise de leurs parcs informatiques. En effet, la réglementation en matière de protection de l’environnement impose dorénavant aux entreprises de s’assurer de la mise en place de solutions fiables pour le recyclage du matériel informatique et l’élimination des déchets non recyclables.

Grâce à elle, nous disposons à présent en toute légitimité, des moyens et ressources nécessaires afin d’accompagner nos clients dans cette démarche soumise à une réglementation précise.

Quels sont les engagements concrets pour lesquels vous avez opté ?

Recyclage des ordinateurs Par le biais de la certification ISO 14001, nous nous sommes engagés à protéger l’environnement, et avons effectivement mis pour ce faire, des solutions concrètes et fiables permettant le recyclage et l’élimination des déchets générés par nos activités :

Une communication claire et précise sur le décret DEEE tant aux clients qu’au sein de l’entreprise. Ce texte de droit, applicable depuis l’été 2005, impose un marquage et une traçabilité de équipements, une collecte sélective en vue d’une valorisation et une reprise lors de la vente d’un appareil similaire, un traitement sélectif systématique de certains composants, et de substances dites dangereuses…

L’augmentation de la part recyclable des déchets, avec un objectif à terme de 20%

La diminution de la consommation d’énergie avec un objectif de 10%

La collecte et la reprise de matériel informatique chez les clients doivent être assurées, comme le précise le décret, par les constructeurs informatiques. Les distributeurs ont, quant à eux, une obligation d’information vis-à-vis de ces clients. inmac wstore a choisi d’aller au-delà de cette réglementation et de se substituer, lorsque cela est possible, au constructeur, afin d’éviter notamment toute rupture dans la filière de recyclage.

A ce jour, nous sommes le seul qui bénéficie de cette certification parmi les grands acteurs de la distribution informatique. On en a évidemment informé nos clients.

L’objectif est clair : accompagner nos clients au-delà de leur achat et leur apporter un service après vente à forte valeur ajoutée, jusqu’à la fin de vie du matériel. Nous cherchons constamment à améliorer leur satisfaction et à constituer pour eux un partenaire fiable, responsable, capable de leur proposer des solutions qui répondent à leurs problématiques quotidiennes d’achat de matériel informatique. Et cela passe aussi par le suivi de ces matériels après leur achat et leur utilisation…

En parallèle, nous avons opté pour une politique systématique de « stop au gâchis » et parvenons par le biais de collectes spécifiques à récupérer plus de 100 tonnes par an de carton et de polystyrène, largement utilisés dans les emballages de matériel informatique.

En 2005, pour chaque nouvel ordinateur commercialisé sur le marché, un ordinateur deviendra obsolète, avec à la clé, les déchets…

Tout à fait : et le renouvellement du parc fait souvent partie intégrante de l’image d’une entreprise. Ainsi, lorsque Arcelor, anciennement basée à Paris-La Défense, a « délocalisé » vers la Plaine Saint-Denis, elle a profité du déménagement pour remplacer l’intégralité de son parc informatique, soit 800 écrans… Cela suggère un peu d’organisation…

Il est vrai que lorsqu’on ouvre une unité centrale, elle paraît plutôt vide : une carte mère, un disque dur, des câbles, quelques autres cartes. S'ajoutent à cela l’écran, le clavier, la souris et les périphériques que sont l’imprimante, le scanner, la webcam, la palette graphique…

Mais le verre de l’écran renferme en moyenne 20% de plomb au poids et les moniteurs à tube cathodique en contiennent 2 à 4 kg. Le verre des tubes cathodiques peut être recyclé en boucle pour la fabrication de nouveaux tubes. En pratique, on réutilise le verre des tubes principalement pour fabriquer des TV, les tubes cathodiques pour moniteurs étant de moins en moins utilisés. Cela nécessite, on l’imagine bien, un tri rigoureux des verres (deux types existent dans les tubes : l’un contient du baryum, l’autre du plomb) et un approvisionnement très fiable pour respecter les cahiers des charges des verriers…

0n estime que le quart de la consommation mondiale de mercure est utilisé pour l’équipement électrique et électronique.

En moyenne, l’ordinateur contient 1,5 kg de cuivre, y compris les câbles ; son recyclage est facile (le métal rouge étant 100% recyclable), rentable (économie d’énergie par rapport à la production primaire de cuivre neuf) et la filière installée. Il prend peu à peu la place de l’aluminium qui auparavant était le seul métal compatible avec le silicium pour les liaisons et les transistors.

Toujours en moyenne, un ordinateur contient 7 kg de plastique, incluant le PVC choisi pour ses propriétés de retard de flamme…

Toujours est-il que le recyclage de tous les composants, suivant le système de collecte et de traitement mis en place, peut s’avérer coûteux, et représenter un bénéfice limité sur le plan environnemental.

Le rapport « Ordinateurs et environnement », publié par l’université de l’ONU, confirme qu’envisager une seconde vie aux ordinateurs actuels au lieu de les démanteler économiserait de 5 à 20 fois plus d’énergie. Il suffirait de récupérer lors du renouvellement du parc informatique des sociétés ou administrations, les PC en état pour la maison, l’école ou les associations…


On peut imaginer le coût d’une opération de telle envergure. Comment répartissez-vous les charges ?

L’audit et le pricing se font en amont du projet.

L’audit consistant à faire un inventaire qui tient compte du poids, de la collecte, du conditionnement, du transport et bien sûr de la valorisation des DEEE. Sur ce dernier point, les coûts seront différents selon que le matériel sera revendu pour réemploi ultérieur ou détruit…

La gestion du projet passera par plusieurs axes incontournables : collecte sur un point central, logistique nécessaire pour la destruction ou le rachat du matériel, fourniture des documents légaux… De fait, il nous faut maîtriser deux filières bien distinctes : la destruction et la revente n’empruntant pas les mêmes circuits.

Il ne faut pas perdre de vue que depuis le 13 août 2005, on a introduit la responsabilité du producteur en matière d’équipements électriques et électroniques. Certains de nos clients comme Lafarge, Alcan, Arcelor, Thalès ont d’ores et déjà une conscience industrielle et environnementale très forte : ils acceptent de payer la destruction du matériel dont ils n’ont plus l’utilité. Pour d’autres, il est nécessaire d’expliquer la nouvelle donne.

Si l’on reprend l’exemple d’Arcelor, nous avons packagé et vendu un service qui comprend le temps du chef de projet, la facture du logisticien elle-même établie sur la base du flux de marchandises concerné et le coût de la destruction du matériel obsolète ou hors d’usage. En toute transparence et donc sans problème majeur.

La Poste, équipée de 20 000 imprimantes HP à 290 euros l’unité, s’est concrètement posé la question de savoir quelle part de ce coût devait être affecté à la destruction du matériel arrivé en fin de vie. Le tarif retenu est de l’ordre de 19 euros, avec la mise en place de points de collecte spécifiques. Nous avons une bonne connaissance de nos clients et du terrain, ce qui constitue deux atouts : quel que soit le schéma de collecte choisi, il est clair qu’aucun constructeur n’ira chercher les computers de La Poste, répartis comme chacun sait, partout en France. Il est clair qu’il faudra des prestataires pour faire tampon entre le client final soucieux de son image et le constructeur, responsable de son matériel.

Quels sont les critères qui orientent le matériel récupéré vers le réemploi ?

Réemploi des ordinateurs Le plus souvent, c’est du cas par cas. Chaque type d’équipement connaissant des règles différentes.

Les sociétés de "call centers" font le plus souvent appel à du matériel de seconde main car la puissance demandée aux machines pour exercer le métier n’est pas fondamentalement importante. Ainsi, des quantités importantes d’appareils sont exportées en Géorgie, en Ukraine ou encore en Guinée.

Cela étant, plus personne ne veut d’une imprimante laser « entrée de gamme » ayant plus de 3 ou 4 ans alors que le moyen et haut de gamme du même âge trouve preneur.

En revanche et quel que soit leur âge, les imprimantes à jet d’encre sont toutes obsolètes et donc invendables du fait des évolutions techniques.

Un ordinateur équipé d’un processeur Pentium I ou II est voué à la destruction tandis que les modèles plus performants bénéficient d’une nouvelle vie…

De la même manière, la capacité des serveurs fait la différence : en dessous de 15 pouces, c’est la destruction ; au dessus, l’exportation est de mise.

Il fait bien comprendre que la volonté de nos clients est toujours de financer la destruction du matériel par la revente des modèles les plus récents.

Globalement, on peut dire que 60% de ce que nous collectons est exporté et réutilisé en Afrique du nord, en Afrique noire et en Europe de l’est (Moldavie, Biélorussie et Ukraine principalement).

Ce qui est voué à la destruction est acheminé vers des sociétés spécialisées telles que Sita ou Valdelec (filiale de EDF). Des entreprises telles que Coved, CFF Recycling ou Geodis comptent également parmi nos interlocuteurs privilégiés…

Comment voyez-vous le proche avenir ?

Tout se met progressivement en place mais il reste quelques zones floues. Il est clair qu’on ne peut pas traiter les particuliers et les entreprises de la même manière : impossible de confondre la Société Générale qui dispose de 14 000 postes de travail avec un bac de collecte mis en place au profit d’un immeuble…

Cela étant, il manque des réponses à des questions précises : qu’en est-il en effet de la « tradition » qui consiste à donner son matériel aux personnels ou à des œuvres caritatives. Au vu des textes, cette pratique devient risquée du fait de la mise en place de la responsabilité et de la traçabilité via les numéros de série… Or il s’agit là d’une vieille habitude, notamment au sein des administrations

Que fait-on de la vente par Internet ?

D’autres questions du même ordre n’ont aujourd’hui pas de réponse…

Ce pourrait être une bonne mesure que d’être agréé en qualité de « point de retour » obligé.

En l’état actuel des choses, nous sommes bien positionnés pour assumer cette mission de collecte des appareils vendus avant le 13 août 2005 (chacun de nos clients dispose en moyenne de 160 sites répartis sur l’ensemble du territoire…) ; il n’en demeure pas moins que la décision appartient aux constructeurs… Une chose est sûre : il est impératif de nous rapprocher de ces derniers et d’utiliser au mieux notre réseau pour mettre en place de vraies filières afin de répondre efficacement au défi qui nous est lancé…