Insertion : les Ateliers du Bocage changent de vie

Le 26/02/2014 à 20:05  

Insertion : les Ateliers du Bocage changent de vie

Après 22 ans d’un statut d’association loi 1901, la structure est passée au régime de la société coopérative d’intérêt collectif. C’est ainsi que fin janvier, cette asso d’insertion née en 1992, fondée par la communauté Emmaüs de Bressuire, a changé de peau. Qu’on se rassure, les membres fondateurs font encore partie de l’équipe, mais ils se sentiront moins seuls. Endosser, en tant que bénévoles, la responsabilité économique, juridique, pénale d’une structure employant 230 collaborateurs qui génèrent 11 millions d’euros de chiffre d’affaires, devenait pesant pour les épaules…

Le président, Bernard Arru, et ses proches collaborateurs ont fait du bon boulot et restent aux manettes. Mais avec une autre étiquette collée sur les Ateliers du Bocage : celle de société coopérative d’intérêt collectif (scic).

Si le recyclage n’était pas le point fort de la structure à se débuts, il est aujourd’hui l’une des activités principales : les équipes s’occupent indistinctement de papiers, cartons, palettes en bois, le plus, souvent récupérés à proximité, et plus récemment, de cartouches d’encre (qui proviennent de partout en France), de DEEE (matériels informatique et téléphoniques).
Se diversifier a été une bonne chose : cela a permis de créer d’autres emplois, car il y a du pain sur la planche ! Rien qu’en téléphonie, ce sont 50 000 appareils mobiles qui déferlent chaque année après avoir été récupérés par les principaux opérateurs téléphoniques dans toute la France.
A la clé, des investissements importants, notamment l'année denière et une réduction sévère du montant des fonds propres.

 
Non seulement Bernard Arru n’est plus seul à être pénalement responsable, ce qui enlève évidemment un poids certain de ses épaules, mais en outre, la nouvelle forme juridique facilitera la récupération de fonds propres, puisqu’elle autorise l’association, autour du même projet, de plusieurs types d’acteurs tels que salariés, bénévoles, collectivités locales, ou encore entreprises de proximité… Le principe coopératif est de mise, dans son mode de fonctionnement : chacune des personnes composant le tour de table, dispose en effet, d’une voix au conseil de surveillance, et ce, quel que soit son apport en capital.

Le choix d’une Scic est donc un bon compromis que permet aux fondateurs de changer ce statut,  tout en maintenant les valeurs qui ont présidé à la création des Ateliers. Sauf qu’il permet de répartir les responsabilités sur tous les partenaires ayant opté pour une participation financière au bénéfice de l’entreprise. La toute jeune société escompte pouvoir collecter 500, voire 800 000 euros, en provenance de la région (Le Poitou-Charentes), mais également du secteur privé et pourquoi pas, des salariés (participation minimale de 100 euros). Une manne qui sera la bienvenue, surtout après le désengagement de Conibi, qui n'a pas été sans graves conséquences financières pour les Ateliers... auxquels nous souhaitons encore de très belles années, et pour réinsérer des personnes en difficultés et pour recycler!