ISO 14001 : L’agriculture se sent concernée
Terr’Avenir, une association de 18 agriculteurs picards montre la voie de la certification Iso 14000 à la profession agricole…
Les normes ISO 14000 aident à évaluer et documenter la conformité des entreprises à la réglementation et aux aspects environnementaux des politiques d’entreprises. Le système de management environnemental identifie à l’aide d’indicateurs la diminution des quantités de déchets et les coûts liés aux consommations d’eau et d’énergie.
Un audit de l’impact de activités de l’entreprise sur l’environnement et un engagement de progrès constant en sont les fondements…
Terr’Avenir, une association de 18 agriculteurs picards, est en voie d’obtention de la certification ISO 14001. Une reconnaissance universelle validant une amélioration continue des impacts environnementaux, pour une durabilité écologique, économique et sociale de leurs exploitations.
Après deux ans de travail, ils peuvent être satisfaits : l’heure est à l’audit de l’organisme certificateur…, une étape importante pour les 18 agriculteurs, mais pas une fin en soi : « l’essentiel de l’ISO 14001 est la philosophie d’amélioration continue, la prise en compte de l’impact sur l’environnement de toutes nos activités » résume David Batteux (Monceau sur Oise)
Chacun se fixe ses propres objectifs d’amélioration… Tous volontaires, ils représentent presque toutes les filières agricoles. Avec des points en commun : leurs esprit pionnier, leur sensibilité environnementale et leur participation à plusieurs démarches qualité.
"Cette norme reste ouverte à tous, souligne Jean-Marie Fontaine, céréalier à Laon dans l’Aisne. Peu importe le niveau de départ. Seul compte le cercle vertueux d’amélioration ". Chaque s’approprie la norme et se fixe ses propres objectifs d’amélioration. Garder l’initiative de ses actions apparaît comme une motivation essentielle.
Concrètement, chacun s’est fixé des pistes d’amélioration sur trois ans. Pour chaque aspect environnemental. Avec des tableaux de bords et indicateurs chiffrés communes. Des audits croisés entre agriculteurs contrôlent l’efficacité des mesures mises sur place. Suite à ces contrôles, de nouveaux objectifs sont fixés. Et la boucle est bouclée !
Quels sont les points à améliorer pour obtenir cette certification?
la consommation énergétique
la gestion des déchets
la gestion des entrants (engrais et produits phytosanitaires)
la consommation d’eau
la biodiversité et insertion paysagère
les rejets liquides
La plus grosse difficulté ?
C’est consacrer une vingtaine de journées à la formation, confie Sophie Delemezure, consultante environnement.
Autre limite, l’investissement financier.
Les réalisations varient de la mise en place d’aire de lavage ou de phytobac, à l’installation de poubelles de tri sélectif dans les ateliers, d’aire de stockage spécifique pour les déchets à recycler.
Le coût complet d’accompagnement en démarche collective comprenant le diagnostic et le système de management environnemental s’élève à 12 800 € par exploitation pour 3 ans, subventionné à 70% par l’Ademe et le Conseil régional.
A cela s’ajoute un coût de certification d’environ 300 € par an et par exploitation.
Si la valorisation immédiate par des plus values à la vente paraît difficile, des retombées financières existent.
Comme les économies réalisées grâce à une meilleure organisation, à une optimisation des intrants, voire une diminution des primes d’assurance. Des évaluations sont en cours.
Une chose est sûre : le groupe fait des petits. Les régions Bretagne, et Rhône Alpes pourraient également utiliser le modèle de management environnemental créé en Picardie….