Italie : Legambiente lutte contre l'Ecomafia

Le 01/03/2007 à 13:31  

Italie : Legambiente lutte contre l'Ecomafia

hors-la-loi en col blanc Depuis 2000 l'association environnementale italienne Legambiente publie chaque année un rapport sur l'évolution de l'illégalité environnementale en Italie et du marché global de l'écocriminalité. Ce document de 400 pages est dédié aux relations existantes entre la mafia et les aggressions à l'environnement : trafic illicite de déchets, constructions abusives, commerces illégaux d'espèces protégées...

Dans l'édition 2006 d'Ecomafia, Legambiente rapporte un témoignage qui explique les raisons de l'intérêt de la mafia du sud de l'Italie à s'impliquer dans la gestion des déchets. Est rappellé sa pratique traditionnelle du contrôle du territoire, de la disponibilité des sous-sols, terrains, pour s'imposer et devenir ainsi l'interlocuteur unique capable de gérer le changement d'activité des sites. D'où, progressivement l'implication naturelle dans le commerce, le trafic des déchets.

Ensuite, les pratiques mafieuses sont présentées : système national de gestion illicite de certaines décharges, réseau et oragnisation de trafic illégal de déchets dangereux. 4 797 infractions en relation avec la gestion des déchets ont été notifiées par les forces de l'ordre en 2005, soit une hausse de 16,5% par rapport à 2004. C'est dans la région des Pouilles que le plus grand nombre d'infractions se concentrent (597 en 2005) suivie de la Campanie (514), du Veneto (389), et de la Sicile (340). Suite au décret 53 bis Ronchi, 401 personnes ont été arretées ces 4 dernières années et 1 272 personnes ont été dénoncées pour trafic illicite de déchets. Sur les douze derniers mois, 180 personnes ont été arretées. On constate encore une augmentation de la quantité de déchets spéciaux, dangereux, dont on ne connaît pas la destination finale.

Une deuxième section importante du rapport traite de la construction abusive. Puis, le rapport traite d'autres formes de l'écocriminalité : fouilles abusives, trafic archéologique.

C'est ainsi qu'en novembre 2006, Raffaele Del Giudice, responsable de l'association environnementale Legambiente, déclarait lors des premiers "états généraux" de la lutte contre le crime organisé: " Les criminels ont beaucoup d'imagination : un de leurs derniers « trucs » est d'entasser des centaines de pneus dans un fossé, puis de déverser des résidus chimiques ou pétrolifères, et de mettre le feu pour effacer toute trace.Aujourd'hui, une organisation comme la Camorra (région de Naples) est tout à fait capable de proposer ses services pour l'élimination des déchets industriels, évidemment à des prix beaucoup plus bas que dans le secteur légal. Nous estimons le chiffre d'affaires annuel de ce trafic à 2,5 milliards d'euros."

Pour en savoir plus : lire aussi l'article de Novethic