Italie : Naples et ses environs croulent sous les déchets
De source AFP, nous apprenons que 15.000 tonnes d'ordures environ s'accumulent dans la province de Naples au sud de l’Italie, dont près de 3 000 tonnes pour la seule cité parthénopéenne : la saturation des décharges locales empêchant toute solution à cette crise qui dure depuis près de 3 semaines. En dépit des consignes lancées qui exhortent à ne plus brûler les déchets afin d’éviter le risque de diffusion de substances toxiques comme la dioxine, plusieurs centaines d'incendies volontaires sur les amas de déchets, ce qui oblige les pompiers à intervenir H24 !...
« On estime que 15 000 tonnes d'ordures sont encore au bord des routes, avec un peu moins de 3.000 tonnes pour Naples… Il existe un risque sanitaire sérieux. Parler d'une menace de choléra est totalement exagéré, mais la prolifération de rats, souris et autres rongeurs provoquée par les ordures peut causer des maladies », a déclaré à l'AFP la porte-parole du commissariat extraordinaire pour la gestion des déchets dans la région, Ilaria Proietti.
Si cette crise dure depuis plus de deux semaines, force est de constater que ce n’est pas une première. Loin s’en faut : de tels épisodes se répètent fréquemment depuis des années.
Les dysfonctionnements des centres de recyclage régulièrement saturés, le manque de place dans les décharges existantes, mais aussi une « gestion » orchestrée par la Camorra, la mafia locale, ont permis à la justice d’en fermer quelques unes, ce qui engendre un manque de disponibilités supplémentaire.
Certes, le gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi a prononcé par décret le 10 mai l'ouverture de quatre nouvelles décharges dans la région, mais cette décision, qui a provoqué la colère des riverains, ne devrait pas être effective avant plusieurs semaines.
Les montagnes de déchets qui s'entassent dans les rues ont notamment conduit le maire d'une ville de 30 000 habitants au nord de Naples, Frattamaggiore, à fermer les écoles à partir de mercredi et jusqu'à nouvel ordre pour « protéger la santé des élèves et de tous ceux qui travaillent dans les établissements ».
Le président de l'association des gérants d'hôtel de Naples, Pasquale Gentile, a également souligné « une baisse des réservations » dans la grande métropole du sud à l'approche de la saison estivale.
Bref et pour parler clair, « on n’est pas dans la merde »…
Sortie de crise ?
Un groupe de travail d'experts du ministère de l'Environnement et de la protection civile s'est rendu hier à Bucarest pour discuter avec leurs homologues roumains d'une possible solution de stockage ou de traitement des déchets en Roumanie. Selon "Il Corriere della Sera", l'envoi de déchets en Roumanie coûterait jusqu'à 150 euros par tonne. L'option de faire traiter les déchets dans une autre région d'Italie voire à l'étranger a déjà été choisie à plusieurs reprises dans le passé pour désengorger Naples et sa région (Lombardie, Pouilles, Allemagne). Les opérations de nettoyage sont en cours depuis jeudi dernier: 9000 tonnes auraient été évacuées sur les 15 000 tonnes accumulées dans les rues. On estime à un million de tonnes les déchets en attente de traitement ou illégalement stockés par la Camorra. |