JLMD-ECE : comment désamorcer une crise à retardement?
La réglementation actuelle en faveur de la protection de l’environnement évolue rapidement. Le règlement MARPOL, mis en place par l’OMI (Organisation Maritime Internationale), qui a promu la double coque pour les pétroliers au rang de standard, se penche désormais sur une autre source de pollution : les soutes à carburant...
La révision à l’annexe 1 de MARPOL, qui entre en vigueur au 1er janvier 2007, comporte une partie sur la protection des soutes à combustible pour tous les navires de commerce transportant plus de 600m3 d’hydrocarbures et livrés à partir du 1er août 2010. Ceux-ci doivent notamment éloigner les capacités des murailles extérieures pour minimiser le risque de fuite en cas de collision ou d’échouement.
Ces soutes « double coque » posent néanmoins le même problème que la « double coque » classique (pétrolier), à savoir l’accessibilité en cas d’urgence. La récupération du polluant est dans ce cas rendue difficile par la double paroi à traverser. Le cas de l’ECE illustre bien ces propos. Ce chimiquier, battant pavillon des Îles Marshall a sombré après une collision avec un vraquier maltais le 31 janvier 2006 à 50 nautiques à l’ouest de Cherbourg.
Les opérations de sauvetage du navire ont été un demi succès pour les uns, un demi échec pour les autres (Le Marin 22 septembre 2006).
En effet si la cargaison (10 000 tonnes d’acide phosphorique) a pu être lâchée sous contrôle dans la mer et se diluer sans risque conséquent sur l’environnement et que les cuves d’huile de lubrification ont été vidées, il a été, en, revanche, impossible d’accéder aux soutes à combustible (70 tonnes de pétrole lourd)
Il y a t-il une solution à ce problème ?
La solution est simple et déjà en service sur des navires du même type. Il s’agit de pré installer des connecteurs à bord qui, en cas d’incident, peuvent être facilement atteignable et donner un accès direct aux cuves que l’on souhaite vider.
Pour parfaire l’opération, un outil de connexion rapide et adapté a été développé par la société de sauvetage SMIT Salvage pour rendre toutes opération de vidage immédiate, fiable et sécurisé.
Dans cette configuration l’ECE aurait pu être vidé à 90% (réserve de principe) de son combustible. Notre littoral aurait ainsi été libéré de toute menace de catastrophe.
Ces nouvelles technologies "FOR systems" se répandent de plus en plus dans le domaine maritime. En premier lieu destinés aux tankers, les industriels du secteurs comme la société française JLMD ont développé des versions pouvant être adaptées sur des vraquiers ou des portes conteneurs.
La gestion de nombreux accidents connus et catastrophiques pour l’environnement, aurait pu être différemment conduite si les navires en cause avaient été équipés de ces solutions permanentes de pompage d’urgence.
Soulignons que les collectivités locales seraient moins inquiètes d’accueillir des navires en difficulté si elles avaient l’assurance qu’une solution de crise est déjà a bord permettant de désamorcer le drame en évacuant rapidement les polluants du navire.
Il est évident que la combinaison de techniques existantes de sécurité active (les doubles coques) et passive (les FOR systems) peuvent accroître de façon significative la sécurité des cuves à combustibles et de transport de produits polluants en gérant globalement le risque.