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Journée de l'environnement 2005 : répondre au défi de l'urbanisation
Le 07/06/2005 à 18:27
Journée de l'environnement 2005 : répondre au défi de l'urbanisation
"Des villes vertes : un plan pour la planète" tel était le thème de la 19 ème édition de la Journée de l'environnement qui s'est déroulée à San Francisco du 1er au 5 juin. Evénement phare du PNUE, elle a été célébrée cette année encore dans plus de 100 pays. Alors qu'en 1950, moins d’une personne sur trois vivait dans une ville. Aujourd’hui, près de la moitié de la population de la terre est urbaine. D’ici 2030, cette proportion devrait dépasser 60 %. Cette croissance urbaine a d'importantes répercussions sur l'environnement . C'est un des défis du nouveau millénaire...
Les maires de plus de cinquante villes, dont Shanghaï, Kaboul, Buenos Aires, Rome, Istanbul et Djakarta, se sont réunis à San Francisco pour s'engager sur la mise en place de nouvelles normes environnementales dans la planification urbaine.
Au programme :
réduction de 25 % des émissions de gaz à effet de serre des communes d'ici 2030,
rendre disponibles et accessibles aux piétons les espaces verts et/ou les transports publics d'ici 2015, en les proposant à des distances inférieures à 500m de leurs lieux d'habitation.
les villes seront évlauées en fonction de leurs performances, dans 21 domaines définis par l'accord de San Francisco.
« Les Accords environnementaux urbains constituent une réaction innovatrice au fait que nous habitons une planète urbaine », a noté Gavin Newsom, le maire de San Francisco. « Nous devons développer de vraies solutions aux défis environnementaux urbains », ajoute-t-il.
Klaus Toepfer, le Directeur exécutif du Programme de l’ONU pour l’environnement (PNUE), a completé : "Il incombe aux villes du monde développé de montrer l’exemple dans des domaines comme la consommation efficace d’énergie et d’eau. Il leur revient de forger des partenariats avec des villes du monde en voie de développement afin d’éviter qu’elles n’adoptent des stratégies de développement à court terme et non respectueuses de l’environnement ; mais plutôt de les encourager à adopter des stratégies de développement à long terme, viables.Si nous y arrivons, nous contribuerions à la réalisation, d’ici à 2015, des Objectifs du millénaire pour le développement et, ainsi, nous éliminerions de part le monde, la pauvreté – l’élément le plus toxique qui existe."
Aujourd’hui, plus de la moitié de la population de la Terre est urbaine. Les populations urbaines consomment 75 pour cent des ressources naturelles et produisent 75 pour cent des déchets.
Le message du Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan
Le thème de cette nouvelle édition de la Journée mondiale de l’environnement, Des villes vertes, un plan pour la planète !, met en lumière les défis que pose l’une des grandes tendances de notre temps : l’augmentation rapide de la proportion de gens vivant en milieu urbain. Au cours du prochain quart de siècle, la quasi-totalité de la croissance démographique se produira dans les villes, pour l’essentiel dans les pays les moins développés. D’ici 2030, plus de 60 % de la population mondiale vivront en zone urbaine. Cette urbanisation rapide pose de sérieux problèmes, de la pauvreté et du chômage au crime et à la drogue. Déjà, un citadin sur trois vit dans des bidonvilles. Et dans trop de villes en pleine expansion, les mesures de protection de l’environnement sont insuffisantes et l’urbanisme dépourvu de plan d’ensemble. Pourtant, les conséquences environnementales de la croissance urbaine sont considérables. Les villes sont de gros consommateurs de ressources naturelles et de gros producteurs de déchets. Elles produisent la majeure partie des gaz à effet de serre responsables du changement climatique. Elles dégradent souvent la qualité de l’eau, appauvrissent les nappes phréatiques, souillent le milieu marin, polluent l’air et occupent de la terre, ruinant la diversité biologique. L’accentuation du phénomène de concentration des hommes dans les villes est telle que le monde ne pourra atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement si la planification écologique n’est pas intégrée dans tous les aspects de l’urbanisme. Certes, créer des villes respectueuses de l’environnement est une énorme gageure, mais les technologies et les compétences nécessaires existent déjà. Des moyens de transport propres, des immeubles économes en énergie, des procédés d’assainissement sûrs et un usage économique de l’eau sont possibles dès aujourd’hui, pas seulement demain, souvent à un coût accessible pour tous.
Dignité humaine et progrès social :
discours du directeur exécutif du PNUE, Klaus Toepfer
Il y a soixante ans, à San Francisco, les membres fondateurs des Nations Unies affirmaient leur détermination de préserver les générations futures du fléau de la guerre et de promouvoir la dignité de la personne humaine ainsi que le progrès social. Si, en tant que communauté mondiale, nous voulons tenir ces engagements, nous devons nous attaquer au problème de l’urbanisation rapide du monde. Trop de villes actuelles sont un terrain de prédilection pour la pollution, la pauvreté, la maladie et le désespoir, alors que ce n’est en aucune façon une fatalité. Avec un urbanisme rigoureux, nos villes peuvent être le fer de lance du développement durable. C’est notre message pour la Journée mondiale de l’environnement 2005. Des villes vertes, un plan pour la planète ! est à la fois un avertissement et une profession de foi en notre capacité de tirer parti de l’expansion des centres urbains au profit de tous. De tous côtés, les villes réclament des réponses. Dans le monde en développement, où la croissance de la population urbaine est la plus forte, plus d’un milliard de personnes sont condamnées à la pauvreté et à la maladie parce qu’elles n’ont pas accès à l’eau potable, aux plus élémentaires services d’assainissement et à un logement correct, choses considérés dans le monde développé comme allant de soi. Soulager la misère des populations les plus pauvres de la Terre portera des fruits à double titre : en permettant à ces populations de faire un premier pas vers une vie meilleure et en participant à la protection de l’environnement dont nous sommes tous tributaires. Améliorer l’assainissement dans les bidonvilles permettra de protéger les réserves d’eau douce et la mer dans laquelle se jettent tous les fleuves. Cela permettra aussi de sauver la vie à la plupart des 6 000 enfants qui meurent chaque jour de maladies que l’on peut prévenir et qui sont aggravées par le manque d’eau salubre et d’hygiène. Remplacer les feux de bois par des sources d’énergie plus durables aidera non seulement à préserver les forêts, mais aussi à réduire la pollution de l’air. Les maladies respiratoires sont responsables de très nombreux décès et c’est dans les mégalopoles en pleine expansion du monde en développement que la qualité de l’air est la plus mauvaise. La pollution de l’air peut aussi être combattue en épurant les gaz d’échappement des véhicules et en encourageant le recours à des méthodes appropriées de collecte et d’élimination des déchets pour prévenir les émissions de fumées toxiques résultant de la combustion des matières plastiques et autres déchets. Le PNUE oeuvre dans tous ces domaines. Nos programmes sur l’énergie et les moyens de transport durables ont pour but de réduire les conséquences environnementales de la production et de l’utilisation de l’énergie, de la pollution locale de l’air au réchauffement planétaire. Nous nous efforçons de promouvoir des technologies douces pour résoudre les problèmes de consommation d’eau et d’élimination des déchets ; notre programme de Villes durables—en partenariat avec le programme Habitat des Nations Unies, apparenté au PNUE—aide les villes à aménager et à gérer leur environnement, ainsi qu’à partager les leçons de leur expérience avec des collectivités locales et des gouvernements d’autres pays du monde.
Les défis posés par l’urbanisation galopante sont considérables, mais pas insurmontables.
Ainsi, alors que les villes—principalement dans le monde développé—sont actuellement la principale source de gaz à effet de serre émis surtout par les voitures, les camions et les centrales électriques et responsables du changement climatique, ces émissions peuvent être considérablement réduites par une combinaison d’urbanisme éclairé et de technologies utilisant des énergies propres. Imaginez une ville où les immeubles utiliseraient l’énergie solaire pour produire leur propre électricité et gaspilleraient moins d’électricité grâce à des éclairages à économies d’énergie et à une bonne isolation ; où les transports publics seraient abordables et efficaces ; où les véhicules pollueraient moins parce qu’ils seraient équipés de moteurs électriques ou à hydrogène. Une telle ville est aujourd’hui une partie de la solution, pas du problème. C’est la ville du futur. Avec le soutien des citoyens, des entreprises et, surtout, des gouvernements, cela pourrait aussi être la ville d’aujourd’hui. Le monde n’est pas à court d’idées pour trouver des réponses aux questions soulevées par le millénaire urbain. Sur toute la planète, et pas seulement dans le monde développé, on peut trouver des exemples de communautés, d’entreprises et de gouvernements oeuvrant pour élaborer une nouvelle conception de la métropole. Les centres-villes congestionnés par la circulation sont rendus aux piétons, les espaces verts sont préservés et agrandis, les programmes de recyclages sont encouragés, des immeubles respectueux de l’environnement sont construits. Ces exemples sont comme des semences. L’enjeu est de favoriser leur développement, de les propager et de les disséminer dans les lieux les plus reculés de la planète.