Kyoto : les transporteurs routiers se mobilisent
En France, le transport routier de marchandises s'efforce, avec succès, depuis près de 20 ans, de maîtriser ses rejets de gaz polluants (diminution de 80% depuis 1990). Il doit aujourd'hui passer la seconde en réduisant sa consommation de carburant et ses émissions de CO2 (évaluées à 35 millions de tonnes par an, soit 6,7% du total des émissions françaises), afin de contribuer à l’effort national et de répondre efficacement à l’urgence environnementale...
C’est pourquoi, dans le cadre du "Grenelle de l’environnement" qui se déroule actuellement, la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR) a avancé 5 propositions :
Premier objectif, réduire la consommation de carburant, et ce par le biais de 2 moyens : en limitant par étape la vitesse maximale autorisée à 80km/h doublée de l’interdiction de dépassement sur autoroute pour tous les poids lourd (économie escomptée : 1,5 millions de tonnes de CO2 par an), et en favorisant le passage des poids lourds en flux libre aux barrières de péage (économie escomptée : 1,35 millions de tonnes de CO2 par an).
Ensuite, diminuer le nombre de poids lourds en circulation, par la généralisation de la norme européenne de 44 tonnes de PTRA - Poids Total Roulant Autorisé (économie escomptée : 285 000 tonnes de CO2 par an), mais aussi par le développement du transport combiné (économie escomptée : 1 million de tonnes de CO2 par an).
Troisième point et non le moindre : développer l’utilisation de biocarburants (B30) dans le réseau dédié aux poids lourds (économie escomptée : 6,2 millions de tonnes de CO2 par an).
Promouvoir le poids lourd propre est aussi à l'ordre du jour. L’instauration d’une éco-prime à l’achat de véhicules écologiquement performants et le développement de la formation à la conduite écologique devraient générer respectivement des économies de 450 000 et 1,5 millions de tonnes de CO2 chaque année.
Enfin, dernière proposition, renforcer action et veille écologiques dans le secteur du transport routier grâce aux travaux de l’Observatoire de la Performance durable.
Ces propositions de la FNTR devraient permettre au transport routier de réduire les quantités de CO2 qu’il produit d’un tiers, et de participer à hauteur de 12,2 millions de tonnes par an aux efforts d’économies en CO2 exigés de notre pays (soit 10% de l’effort total de réduction demandés à la France d’ici à 2020). La généralisation de l’utilisation du biocarburant B30 dans son réseau dédié permettra également au secteur du transport routier d’utiliser dans sa consommation d’énergie 30% d’énergie renouvelable, dépassant ainsi les objectifs de 20% fixés par l’Europe en la matière.
Pour rappel, la France s’est engagée résolument dans la mise en oeuvre du protocole de Kyoto (1997) et s’est fixée des objectifs ambitieux dans la lutte contre le réchauffement climatique : diminuer ses émissions de CO2 (523 millions de tonnes en 2005) de 20% d’ici à 2020 et les diviser par 4 d’ici à 2050.