La gazéification au plasma bientôt testée à Ottawa
La mise en service de l'unité pilote de traitement des déchets ménagers de la ville d'Ottawa via la technologie de l'arc à plasma (voir aussi ancien rédactionnel) devrait être bientôt effective. Selon les dernières nouvelles, la construction est en cours d'achèvement. Un Comité consultatif public a été créé afin d'impliquer les résidents d'Ottawa, et il est prévu que les données d''exploitation de l'unité seront rendues publiques...
Les citoyens d'Ottawa sont désormais invités à suivre la mise en service et l'exploitation de l'usine pilote de traitement des déchets ménagers utilsant la technologie de l'arc à plasma. Un Comité de consultation publique indépendant vient d'être mis en place afin de surveiller les résultats des essais de contrôle des émissions de l'usine de démonstration. Pour M.Bryden, dirigeant de Plasco Energy, cette technologie est le "moyen de traitement des déchets municipaux solides le plus avantageux d'un point de vue écologique" et concernant le pilote, il assure que le "fonctionnement sera transparent en ce qui concerne les sphères d'exploitation".
Le processus Plasco utilise des chalumeaux à plasma pour porter les déchets à très haute température, ce qui a pour conséquence de les réduire à de simples atomes. Le processus est réalisé dans un environnement contrôlé et complètement fermé. Rien ne s’échappe ou n’est relâché dans l’atmosphère.
Dans le cadre du projet d’Ottawa, quatre produits résultent de l'opération de gazéification :
le gaz de synthèse utilisé pour produire de l’électricité
des solides inertes réutilisables (laitiers) qui peuvent être utilisés comme additifs dans le béton ou l’asphalte
de la chaleur qui est employée dans la transformation des déchets en gaz de synthèse pour la production d’électricité
du soufre en forme solide qui a une valeur commerciale
On notera que le rapport entre le volume de déchets solides traités et les solides réutilisables après le processus est de 125/1.
La deuxième étape du processus est d’utiliser le gaz de synthèse obtenu pour produire de l’énergie. Il est introduit dans des moteurs à gaz qui alimentent les génératrices d’électricité.
En final, on obtient 5,1 MW pour les 85 tonnes de déchets traités dont 20% sont employés pour l'alimenter l’usine. Les 4 MW restants sont distribués sur le réseau de distribution d'électricité de la ville. L’électricité est achetée par Hydro Ottawa.
Le gouvernement du Canada finance 30 % du coût total du projet, soit jusqu’à concurrence de 6,6 millions de dollars. Ensuite, Hera Holdings, SA, entreprise espagnole de traitement des déchets, apporte une contribution financière ainsi qu’une expertise technique. Finalement, le gouvernement de l’Ontario accorde un financement d’un maximum de 4 millions de dollars par l’entremise d’un prêt accordé par le Ministère de la recherche et de l’innovation. En contre partie, PlascoEnergy Group assume tous les risques associés à la construction de l’usine de démonstration, à la garantie de la performance environnementale et à la démolition de l’usine si le projet constitue un échec. Quant à la Ville d’Ottawa elle fournit le site, les déchets et assume la charge des redevances de déversement de 40 $ par tonne, soit le même montant que pour déverser les déchets dans un des sites d’enfouissement détenus par la municipalité. |