La Grande Barrière de corail, un futur dépotoir ??
"The Great Barrier Reef Under Threat", un rapport commandé par le WWF, indique que l’industrialisation sauvage le long de la Grande Barrière de corail pourrait gravement endommager cet écosystème, qui compte parmi les plus importants de notre planète. Le rapport met ainsi en évidence que les déchets générés par le développement portuaire dans le périmètre du récif auront des "effets dévastateurs"...
"Afin de protéger le récif et les 69 000 emplois qu’il génère, le Gouvernement australien doit légiférer et interdire le dépôt des boues de dragage sur la totalité du site de la Grande Barrière de corail, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Il faudra également limiter le dragage au maximum et faire des efforts plus importants pour améliorer la qualité de l’eau", indique Dermot O’Gorman, Directeur du WWF Australie.
La croissance portuaire exige le dragage d’environ 51 millions de mètres cube de fond océanique, soit assez de sable pour remplir 49 fois l’Empire State Building. Une grande partie pourrait finir dans les eaux protégées de la Grande Barrière de corail, où elle risque de former des bancs de sédiments qui pourront dériver sur près de 80 km et causer de lourds dégâts. Le dragage ainsi que les boues qu’il génère peuvent étouffer les coraux et compromettre la survie d’espèces menacées comme les tortues marines.
L’Australie souhaite doubler la capacité d’exportation de charbon de l’Etat du Queensland, alors même que les ports existants sont inutilisés près d’un tiers du temps, comme l’a confirmé le cabinet de conseil Dalberg Global Development Advisors. Les projets actuels tablent sur une capacité d’exportation qui devrait atteindre les 637 millions de tonnes annuelles de charbon pour le Queensland, tandis que les prévisions à court terme envisagent, elles, des quantités moindres pour la totalité de l’Australie.
"La Grande Barrière de corail est un des habitats naturels océaniques les plus riches : il abrite de nombreuses espèces protégées, et représente un atout économique pour l'Australie et un trésor naturel pour le monde entier. Faire du récif un dépotoir n'a aucun sens, non seulement du point de vue environnemental, mais aussi du point de vue économique, puisqu'il s'agit ici de construire des ports inutiles", déclare Marco Lambertini, Directeur Général du WWF International.